L'équipement de votre personnage.
Née d'une famille humble installée à mi-chemin entre Risua et le Golfe de Foxfield, Anaviell eut un début de vie assez paisible.
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Fille de parents botanistes, elle apprit assez tôt la différenciation de certaines plantes, champignons et espèces animales. Travaillant pour des alchimistes, sa famille lui apprit rapidement les rudiments du métier pour qu'elle puisse participer et, à terme, prendre leur succession.
De fait, elle passa beaucoup de temps à faire des aller retours entre de petites plantations et les forêts environnantes, s’épanouissant dans cet environnement au quotidien sans trop de contacts extérieurs à sa bourgade. Elle reçut une éducation assez simple et sommaire, bien qu'efficace. Son rythme de vie la confronta quelques fois à des dangers mineurs, souvent résumés par des attaques triviales de petites créatures, pour lesquelles une dague était une défense amplement suffisante. Sa maîtrise des armes restait donc très sommaire, mais suffisait à son quotidien.
Bien qu'assez joyeuse, elle semblait assez solitaire et ne s'approchait que rarement d'autres enfants de son âge. Elle semblait même, au contraire, se sentir plus à l'aise seule dans les bois, ou à étudier les ouvrages sur les plantes de ses parents.
Malgré tout, il existait une personne avec laquelle elle avait lié quelques liens : Einhar, un aventurier Loup avec lequel sa famille avait de profonds liens depuis plusieurs générations. Maître épéiste et mercenaire assez reconnu, il avait été chargé de former la jeune renarde à la dague durant son enfance. Bien qu'il ne passait pas souvent dans la région, et tendait à voyager beaucoup, c'était quelqu'un de confiance et facile à contacter. Il était aussi un enseignant hos pair, capable de dispenser des cours efficaces et donner des exercices durant son absence, formant ses disciples sans nécessité de présence trop régulière.
Cette vie paisible dura onze ans, jusqu'à une après-midi pourtant banale. Une brume était tombée progressivement et avait recouvert la bourgade - le climat était frais, mais ne semblait présager d'aucune mauvaise augure. Pourtant, sans crier gare, un écorcheur fit son apparition. Bien que la région était propice à ce genre d'attaque, la créature rodant généralement entre la côté et les montagnes proches, les dernières décennies avaient été particulièrement calme. A vrai dire, pas un seul cas d'attaque n'avait été recensé depuis si longtemps qu'on se pensait débarrassé d'eux... Jusqu'à ce jour.
Le monstre avait surgit d'un seul coup, sans faire de bruit. Il ne lui avait fallu qu'un coup de griffe précis pour terrasser le premier villageois. Manifestant son contentement par des claquements caractéristiques, il retourna dans la brume pour continuer son assaut depuis les ombres.
Dans un moment de panique, les parents d'Anaviell n'eurent pour seule pensée que celle de sauver leur enfant. Courant vers leur habitation, ils firent en sorte de protéger la petite autant que possible. Les cris de douleur résonnaient au loin, se rapprochant de plus en plus. On entendit une porte se faire détruire, et une bougie tombée sur le sol avait déclenché un incendie non loin, donnant à la l'inquiétante brume la teinte aurorée des flammes.
Malheureusement, au seuil de la porte de leur demeure, le cri déchirant de la mère d'Anaviell se fit entendre. Aux portes de la mort, son corps tomba lourdement sur le sol. Bien qu'elle ne put parler, elle fit comprendre à son mari sa volonté, d'un dernier regard. Le Renard était déchiré. Pourtant, il n'avait pas le temps de songer à sa peine et, tentant de retenir les larmes, s'empressa de s'enfoncer un peu plus loin dans l'habitation. Se souvenant d'histoires qu'on lui avait racontées, il s'empressa de renverser un maximum de plantes sur sa fille, qu'il avait allongée sur le sol. De ce que l'on disait, les écorcheurs n'avaient pas d'yeux. Ainsi, s'ils devaient se repérer, c'était probablement par leur odorat ou leur ouïe... S'il était simple de feindre la mort, dissimuler une odeur s’avérait bien plus compliqué.
Lui faisant part de quelques derniers mots, le père d'Anaviell quitta ensuite la salle et s'assura d'attirer l'attention de la créature. Quelques minutes passèrent silencieusement, suivies de bruits de lutte. Un cri mit un terme au tout, et le calme revint. Anaviell entendait de lourds pas fouler le vois craquant. Elle respirait à peine, n'osant pas bouger le moindre poil par peur. L'instant sembla durer une éternité et, par crainte, elle resta ainsi jusqu'à l'épuisement.
Ce n'est qu'aux premiers rayons de l'aube qu'elle ouvrit les yeux. Le brouillard s'était dissipé pendant la nuit, laissant derrière lui une bourgade en ruines. Aussi courte fut-elle, l'attaque n'avait épargné personne, à son exception. L'odeur du bois brûlé avait envahit la place, bien que l'incendie, par chance, ne s'était que très peu propagé. Dans le silence qui régnait, seul un cheval osait taper du sabot sur le sol.
Entendant cela, elle s'empressa de sortir de sa planque : Einhar devait rendre visite à sa famille ce jour-là, et il était bien présent... Malheureusement, le destin avait décidé qu'il arriverait quelques heures trop tard. Lui-même désolé devant un tel spectacle, il fut rassuré de retrouver Anaviell sauve et, la petite n'ayant plus de foyer, décida de la prendre sous son aile.
Il l'amena avec lui à Risua, où il possédait une demeure assez humble. N'étant qu'assez rarement chez lui à cause de sa profession et ayant des revenus fluctuant, en revanche, il ne s'estimait pas capable d'assumer l'investissement financier que représentait la Renarde. Réfléchissant un peu, il avisa : l'oncle maternel d'Anaviell, un professeur de l'Académie, pourrait certainement les aider. Malgré les soucis familiaux qui avaient poussés, il y a longtemps de cela, leur lignée à se séparer en plusieurs branche, Menn était resté en contact avec ses frères et sœurs, même après avoir acheté son titre de noblesse.
Le contact fut rapidement pris, et le vieil homme accepta de faire son possible. Il trouva ainsi à la Renarde un petit travail à l'Académie, visant simplement à assister dans les tâches ménagères. Aussitôt remise de ses émotions, elle put commencer son travail.
Étant sous la tutelle de son oncle, elle eût rapidement le droit d'aller dans son bureau, et ce de plus en plus souvent. Son rythme de vie commença alors à devenir plus fixe au fil des mois : tandis qu'elle consacrait la matinée à travailler d'arrache-pied, son après-midi était plus généralement consacré à "s'occuper" du bureau de son tuteur. Par là, il fallait bien sûr comprendre qu'elle y allait dans l'unique but de dévorer les ouvrages présents. Magie, biologique, faune, flore... Elle y accumula ainsi une culture certaine, qu'elle continua de développer pendant les années suivantes.
Ainsi proche du mage, elle réussit à convaincre ce dernier de lui enseigner la magie. S'étant renseignée d'elle-même sur la théorie, son apprentissage se retrouva sensiblement accéléré, bien qu'elle y consacra un temps monstrueux.
Ses soirées commençaient assez tôt. Elle préparait à manger et, suivant si Einhar était présent ou non, s'entraînait au maniement de l'épée suivant ses conseils, ou en duel singulier avec lui.
Peu à peu, elle entreprit de plus en plus de devenir aventurière et commençait à économiser dans ce but. Les souvenirs de l'incident étaient flous, mais elle savait une chose : bien qu'il existait de nombreuses créatures dangereuses, très peu correspondaient aux conditions de l'attaque de ce jour. Elle se mit en tête d'en apprendre plus, désirant connaître ce qui aurait pu attirer un monstre dans les parages. Le manque de signes avant-coureurs l'intriguait aussi : des cas recensés, très peu d'attaques étaient imprévisibles ou aussi rapides. L'organisation semblait trop parfaite à son goût et quand bien même avait-elle probablement tort, elle refusa d'éclipser un tel doute de son esprit.
Ainsi, treize années s'étaient écoulées. Menn, tombé malade et âgé, rendit l'âme durant le printemps. Bien qu'il lui restait de la famille, il s'assura qu'une partie de son héritage aille à la jeune femme : quelques ouvrages qu'elle n'avait pas encore lus, de petites babioles moindres qu'elle appréciait, une dague de collection, un collier et une lettre. Cette dernière lui expliqua que le collier avait été réalisé à partir de quelques poils récupérés sur ses parents suite au tragique incident. C'était, malheureusement, le seul souvenir qu'il avait été capable de trouver pour la Renarde. La dague, elle, était uniquement accompagnée d'une note lui demandant d'accomplir ses rêves, et de mettre à bon escient les connaissances dont elle disposait : sa magie était à un niveau assez correct, tandis que son escrime rendait Einhar fier. Son désire de liberté et d'aventure l'avait poussée à souvent songer à s'enfuir de son travail, et elle s'était d'ailleurs faite réprimander à de nombreuses reprises de rêvasser dans la bibliothèque ou dans les jardins... Ses économies avaient, tant bien que mal, réussi à fleurir un peu, mais manquaient d'un dernier coup de pouce.
Anaviell prit la décision de revendre la dague dans une boutique locale, dont elle avait entendu parler par un ami à elle. Spécialiste en antiquités, l'homme lui offrit un bon prix en échange de l'arme, dont elle pourrait profiter pleinement.
En possession de sa licence d'aventurière, elle fit ses provisions et s'engagea rapidement dans diverses petites missions, souhaitant d'abord expérimenter le métier et tâter le terrain, avant de passer à la vitesse supérieure.
Se faisant rapidement un nom pour son sérieux et sa rapidité, elle continua ainsi pendant deux ans.
Désormais âgée de vingt-six ans, c'est une aventurière modeste qui a sû se démarquer tout en restant discrète. Elle poursuit ses idéaux avec calme et sérieux, évitant les ennuis tant qu'elle le peut et profitant toujours de son temps entre deux missions pour en apprendre un peu plus sur le monde qui l'entoure. On la voit souvent plongée dans des livres très variés, quand elle n'est pas en train de dormir quelque part.