L'équipement de votre personnage.
Introduction.
Angélique est noble, duchesse même, Angélique a eu une vie dont elle n'oserait pas se plaindre dans la mesure où certains citoyens et esclaves mènent une vie bien plus difficile que la sienne, selon elle. Ses parents viennent de deux mondes légèrement différents : son père était un noble d'une longue lignée de duc, ajoutons même d'une des plus anciennes familles de duc depuis le commencement du règne de notre bonne royauté actuelle : à l'an 5 de notre ère. Ancienne, la lignée des Feather-Krel ont notamment "marqué" l'histoire peu avant le règne du roi Darius, en soutenant jusqu'au bout la montée au pouvoir du roi sus-nommé, lorsque le pouvoir était vacant. Très proche des valeurs de fermeté du règne de Darius, la famille Feather-Krel eut des difficultés personnelles à la mort de ce dernier, les retombées de vendetta furent rudes pour la noble famille.
Marculius Feather-Krel, qui était l'actuel patriarche de la famille, réforma une partie des valeurs familiales en s'adaptant à la volonté du peuple et aux priorités du nouveau roi : Sa Majesté Orchal. Officiellement proche des valeurs de ce dernier, il était plutôt question d'un jeu de masque et de paraître dont faisait preuve Marculius qui cherchait avant tout la sympathie général, un jeu auquel personne -sauf les membres proches de sa famille- n'avait percé ses réelles intentions. Aussi, accompagnant son jeu de masque et de feinte, il se donna le rôle du premier ministre (avant de laisser sa place au premier ministre actuel plusieurs décennies plus tard) en ayant brillamment réussi à redorer l'image de sa famille à la cour.
Maria Lockan, la mère d'Angélique possède, avec sa famille, une histoire plus humble. Descendante d'une famille de bourgeois proche du culte de Loïka, sa famille fut heureuse de la voir promise aux Feather-Krel, sans vraiment se soucier de l'intérêt de Marculius a épousé une bourgeoise fortement pratiquante. L'intérêt remportant sur l'union sentimentale n'a pas empêché Maria et Marculius de vivre une vie conjugale complice et fortement agréable, au moins en apparence. Maria était proche de devenir Evêque au côté du Dharma, mais ce jour, hélas, fut précédé par une maladie fatale qui l'a frappât et l'emportât quelques semaines après.
Quant à son père, il mourra quelques années plus tard, laissant Angélique comme seule enfant à la tête de sa famille, à ses dix-neuf ans.
Enfance.
Vous l'aurez peut-être deviné, mais l'enfance d'Angélique fut marquée par deux éducations complémentaires, et toutes les deux strictes : une éducation noble, de future "bonne épouse de noble", avec toutes les pratiques qui vont avec : l'éducation, la tenue de la maison, l'équitation, les différentes ficelles de la cour, l'étiquette, et tout le tralala mondain ; ainsi qu'une éducation de femelle cultivée : connaissance en géographie, histoire, religion (surtout religion) et d'autres pratiques intellectuelles qui font d'Angélique une femme savante, dans la mesure où ce "statut" existe.
Cependant, une troisième forme d'éducation vint s'ajouter, lors de l'année de ses quatre ans : éducation magique, qui prit la place du peu de temps libre que la petite Angélique possédait. Son enseignement à sa magie de soin et de barrière dura plusieurs longues années, des années satisfaisantes pour la noble.
Peu importe le domaine d'étude, Angélique portait toujours la même principale volonté : celle de satisfaire les attentes de ses parents. Se disant que leur amour naissait de la fierté qu'ils pouvaient ressentir pour elle, il lui semblait légitime qu'elle devait toujours se dépasser sur tous les plans pour recevoir encore plus d'amour de leur part. Son père n'était pas vraiment le plus doué pour exprimer son appréciation des autres, personne ne s'en plaignait vraiment, mais une forme de déception était née chez la pauvre enfant à force d'essai et d'effort pour attiser son amour paternel. Quant à sa mère, la difficulté était différente : Son amour maternel était indéniablement présent, mais de manière générale, Maria semblait toujours si... Triste ? Elle ne semblait presque jamais heureuse, même quand elle prétendait le contraire. En grandissant, Angélique constatait de plus en plus cette tristesse, cette tristesse permanente qui disparaissait sous le masque de
l'épouse de noble qu'elle se devait de porter aux yeux du monde. Se faisant, bien qu'elle exprimait son amour, Angélique ressentait aussi la tristesse permanente de sa maman, ou se demandait parfois si ce n'était pas un masque de "bonne mère" qu'elle se donnait. Par-dessus tout, il se peut qu'Ange ne sache jamais ce qu'il en était.
Durant l'année de ses treize ans, sa maman mourra, malade, et dit-on dans une longue agonie de plusieurs semaines. Il avait été interdit à la jeune enfant de voir sa mère pendant tout ce temps. Ses derniers souvenirs étaient une porte de chambre close, des toussotements répétés, un cercueil fermé, et un tourment d'interrogation quant à la vie qu'avait réellement vécu sa mère.
Petit trésor.
Lorsque son père fut le seul a géré l'éducation de leur fille unique, l'ambiance de la maison changea tout au point. Petit à petit, l'éducation culturelle et scientifique de la jeune adolescente fut remplacée par toujours plus de manières et d'activité d'épouse docile. Le pire a été une de ses décisions, lorsqu'il cherchait un moyen pour "éduquer" le plus tôt possible les compétences de "mère" de sa fille. Pour se faire, il entreprit l'achat illégal et discret d'une esclave et de son fils âgé environ d'un an. Toujours dans la discrétion, il sépara l'enfant de la mère, mère qu'il garda quelques années pour des tâches recluses et basses avant de la revendre à un groupe de bandit nommé "le Sanctuaire", faisant en sorte que ces hors-la-lois gardent secrète cette transaction.
Quant au bébé... Il fut gardé, déclaré comme un orphelin généreusement recueilli par les Feather-Krel le temps qu'il soit assez grand pour rejoindre l'Académie. Là été la version officielle, un énorme mensonge du père de la famille pseudo-parfaite, qui officieusement gardait l'enfant pour éduquer sa fille, l'éduquer à s'occuper d'un nourrisson, voyant ce petit être vivant comme un brouillon, un test pour les erreurs. Bien entendu, Angélique n'était au courant que de la version officielle, et elle n'avait pas mise en doute la parole de son cher papa. Et bien sûr, elle acceptait volontiers de prendre de son temps de travail, et de son temps libre bien entendu, pour s'occuper de ce petit bout-de-chou, le plus gentiment du monde. De cette expérience particulière, la fibre maternelle d'Angélique se développa rapidement. Par ailleurs, elle s'attachât énormément à ce petit trésor, et les cinq savent qu'elle en voudra à son père le jour où cette petite histoire lui sera révélé.
Ce qui ne tarda pas, en fait : Une année plus tard, quand une partie de son éducation maternelle arrivait à sa fin, son père vint la voir pour lui annoncer que l'enfant devait partir. Maintenant que ce qu'il nommait "l'essai" avait accompli son but, il était plus judicieux de le faire disparaître à son tour. Il était d'un calme inquiétant, comme si son attitude se justifiait par elle-même, comme s'il était de coutume de traiter les autres ainsi afin d'arriver à ses fins. Une moralité contre laquelle se tenait Angélique, qui en plus d'en vouloir à son père, était fermement décidée à ne pas laisser le bébé partir. Elle n'avait jamais été contre son père, elle avait toujours fait en sorte qu'il soit fier d'elle, qu'il exprime son amour. Elle aurait sûrement pu obtenir satisfaction en se rangeant de son côté, ce jour-ci, mais... Même l'amour d'un père ne mérite pas une telle immoralité.
Alors, pour la première fois, elle se tint face à son père, déterminée à lui tenir tête. Fermement, elle ne laisserait pas partir l'enfant. Elle était prête à faire éclater un tel scandale public que toutes les tentatives de fausseté de son père seraient inutiles pour redorer l'image familiale. Pris de court par la fermeté soudaine de sa fille pourtant si docile, Marculius s'avoua pour le moment vaincu face à ce caprice, et accepta que l'essai reste encore un moment. Enfin, essai, elle était aussi contre qu'il soit nommé ainsi. Dorénavant, tout le monde devra l'appeler par son prénom : Edward.
Confidence.
Cette victoire avait certes une forme de satisfaction, mais elle restait amer, car l'ambiance à la demeure noble n'était que plus froide. Angélique continuait de suivre l'éducation que son paternel attendait, mais elle continuait à s'occuper de son mieux de ce petit trésor. Et même si le temps calmait la tension électrique, il était probable que la relation entre son père et elle ne s'améliore jamais.
Un ans après cette légère confrontation, l'âge avancé -pour l'époque- attrapa la santé rigide du paternel. Enfin, cela pouvait aussi être une punition des Dieux pour tous les actes faux et immoraux que Marculius tenait à son actif. Il sentait son heure venir, et peut-être même que le poids de sa culpabilité le torturait plus que ce qu'il escomptait quand il était plus jeune. Un soir, il convoqua sa fille.
Et il parla à cœur ouvert, il avoua l'amour qu'il n'eut pour personne, tel un sentiment dont les cinq l'auraient dépourvus à la naissance, de son intérêt pour le paraître, de son investissement parfois immoral pour que sa famille soit
parfaite et
irréprochable aux yeux du monde. Il ajoutait aussi qu'il n'avait pas beaucoup de remord, si ce n'est un seul, vis-à-vis de Maria. Sa femme, qu'il avait épousé parce qu'elle était une personnalité religieuse, et qu'il serait bien vu d'unir l'institution noble et l'institution religieuse en une famille, une famille parfaite, une famille modèle. Une famille dévouée aux cinq et à la couronne, la famille que tout noble aimerait être. Une volonté plutôt absurde, qui avait portait certains fruits, mais qui surtout était égoïste. Une volonté qui avait tué à petit feu Maria, qui d'un monde religieux pur, était passé à un monde de fausseté et de paraître. Elle se sentait honteuse vis-à-vis des Dieux, et honteuse d'élever une enfant dans ce cadre. Intérieurement, elle mourrait petit à petit, et par extension, son désir de vie s'atténua aussi. Elle se laissa mourir, un soir, et pour éviter un scandale Marculius fit passer ce suicide comme une maladie soudaine.
Le principal était dit. Autant dire que le choque pour l'adolescente était plutôt... Fort. Mais elle n'était pas certaine de savoir quoi faire de ce... Fort sentiment, qu'elle n'arrivait pas à estimer : de la colère, de la haine, de la tristesse, de la lassitude, du désespoir ? Elle n'en avait aucune idée. Elle erra dans leur grande demeure de longues, très longues minutes. Elle tournait en rond dans le couloir des chambres, en fait. Son tourment de pensée fut interrompue par les pleurs d'Edward. Immédiatement, Ange alla le voir, s'occuper de lui, mettant de côté ses idées noires pour le bien de l'enfant, ou même, pour le bien de son enfant. En effet, elle était décidée à l'adopter pour de bon, maintenant que son père était dans l'incapacité de l'en empêcher.
Elle garda par ailleurs ses tourments de côté, au fond d'elle. Ils n'étaient pas utiles pour s'occuper du petit Edward, de toute façon...
Orpheline, orphelin.
Même si elle est presque majeure, Angélique fait face à deux soucis : Elle est
presque majeure, donc pas encore, puis elle est une femelle. Alors, il est vrai que l'égalité femelle-mâle est souvent respectée dans ce beau royaume, mais... Elle ne l'est pas dans la seule sphère où se trouve Angélique : la noblesse. Elle se retrouve être la seule descendante des Feather-Krel : Marculius était fils unique, Angélique est fille unique, et les hommes du côté maternel ne peuvent prétendre à l'héritage. Puis, ces derniers avaient partiellement coupé les ponts avec les Feather-Krel. Angélique est donc dans la situation suivante : elle "doit" trouver un prétendant, un futur époux, qui portera alors légitimement les droits sur la famille. En attendant, elle possède encore les droits, mais... Disons-le sincèrement : c'est plutôt mal vu. Enfin, officiellement c'est mal vu, mais jusque-là aucun noble ou membre de la haute-société ne lui a reproché sa position. Après tout, elle est encore mineure, elle vient de perdre ses parents, et elle a encore du temps devant elle.
L'autre solution, qui est elle aussi particulière, est d'attendre que Edward soit adulte. Étant officiellement enfant adopté de la jeune demoiselle, enfin... Il le sera quand elle sera majeure, évidemment, et vue qu'il le sera, et qu'il est un mâle, il pourra légitimement recevoir l'héritage. Voilà déjà une belle charge sur les épaules de ce petit trésor.
Pour le moment, Angélique est plutôt concentrée sur ses nouvelles responsabilités. Heureusement, une petite armée de conseillé -qui lui conseillent tous de les laisser faire eux- sont à sa disposition pour l'assister. Ils sont aussi efficaces que chers à payer, bienheureusement.
"Amour".
Angélique a dix-huit ans, et Edward trois ans. Il était fou de voir le nombre de jeunes mâles adultes bourgeois et nobles qui étaient venus faire la cour à la demoiselle lors des premiers mois de sa majorité. Mais une grande, très grande majorité, de ces mêmes prétendants ont été repoussés par la même chose : le petit Edward. Ce dernier était, involontairement, gênant pour les intérêts des courtisans et de leur famille : Il pourrait être mal vu, et être une source de conflit d'intérêt entre la maman et le prétendant.
Finalement, cela arrangeait Angélique : En effet, elle avait beaucoup de mal à l'idée d'être courtisée avant tout par intérêt. Après cette volée de premiers jeunes prétendus, d'autres plus mûrs s'étaient aussi présentés à elle. Moins couards à la vue d'Edward. Ils étaient fortement agréables, même si un certain intérêt les avaient menés jusqu'à elle, ils avaient tous une corde sensible, si agréable, si romantique. Il arrivait même qu'Ange et un ou deux prétendants privilégier arrivent à des discussions d'avenir, et des discussions intimes. Dont un sujet intime particulier, avec un prétendant fils de médecin, alors qu'ils parlaient de grossesse, d'enfant et des connaissances en tout genre liées à la gestation -Un sujet tout à fait normal lors d'un repas romantique- ils vinrent à parler des saignements féminins, qui sont propres à toutes les femmes. Saignements qu'Ange... N'a jamais eu. Elle le disait, avec une forte naïveté et timidité. Elle possédait des connaissances variées, mais pas toujours poussées, et la biologie était un sujet où elle avait certaines lacunes, elle ne s'était jamais vraiment demandée si son corps a elle fonctionnait bien. Elle pensait que oui, et cela la suffisait... Mais il semblerait qu'elle avait tort.
Elle rencontra peu après le père médecin de son ami, avec qui elle avait abordé le sujet, afin d'obtenir la triste conclusion suivante : Il était fort probable, par le fait qu'elle n'avait aucun saignement menstruel, qu'elle était incapable de tomber enceinte, et donc incapable d'avoir des enfants naturellement. Une nouvelle qui bouleversa Angélique, elle qui avait développé un fort instinct maternel, et qui aurait rêvé combler Edward d'un petit frère ou d'une petite sœur. Du haut de ses trois petites années, il dût réconforter sa triste maman de cette réalité.
Par ailleurs, les quelques prétendants mûrs qui la courtisaient s'étaient tous excusés de "devoir" à présent chercher un autre parti.
Petite puce.
La nouvelle amère perdurait, et elle tentait tant bien que mal de passer outre en s'occupant de son petit trésor. Elle s'investissait tous les jours davantage à son épanouissement. De plus en plus, le petit duo familial voyageait dans les côtes de Jhess dans des fins... Touristiques, ou exploratrices si le premier terme est trop contemporain. Ils partaient de leur noble demeure en Risua pour se rendre en des villages de plus en plus éloignés, et des paysages aussi variés que pouvait le permettre la côte. Edward avait ainsi l'occasion de développer sa curiosité, d'ouvrir son regard naïf sur le monde, et d'épanouir sa soif de connaissance. C'est sans doute grâce à ses voyages précoces qu'Edward est aujourd'hui lui-même précoce, à toujours se mettre en œuvre -dans la mesure du possible- pour répondre à ses interrogations d'enfant.
L'année courant ses cinq ans, lors d'un énième voyage en hiver, il s'était arrêté avec sa maman dans un village, toujours dans la côte, et assez proche des chaînes de Darrow. Le village était ravissant, il était enseveli sous la neige. Le but de cette petite expédition était justement de voir le plus près possible les montagnes de la chaîne, sans pour autant s'y aventurer trop dangereusement. Il est certainement peu recommandé à une famille de s'y aventurer, même bien préparée.
Angélique n'avait jamais mises ses pattes en ce village -ni pratiquement aucun autre village lors des deux dernières années- et encore une fois elle eut l'occasion de profiter de l’amabilité et hospitalité des citoyens vivant en-dehors des murs de la capitale. Elle découvrait aussi les modes de vie très différents du sien qui était bien plus favorable, et tout de même ravie de voir que, de manière générale, les citoyens de Cérith mangent à leur faim et dorment sous un toit protecteur.
Dans ce village au nord des côtes, elle découvrait comme à chaque fois la petite histoire des quelques familles y vivant, que ce soit les anecdotes tristes ou joyeuses qui forment à chaque fois une vie bien remplie. Mais cette fois, une histoire particulière toucha Angélique : L'histoire de Miha, une orpheline louve âgée de sept ans, dont ses parents sont morts depuis quelques années. Le village la nourrit, les habitants s'occupent d'elle à tour de rôle, mais tous restent néanmoins plutôt... Distants, avec elle, apparemment parce que ses parents étaient accusés de pratiquer de la magie mal perçue, et qu'ils vivaient tous les deux reclus, avec leur fille, jusqu'à ce qu'ils disparaissent du jour en lendemain. C'était alors plus par devoir que par compassion que les villageois s'occupaient de la gamine.
Le premier point qui sauta aux yeux d'Angélique à propos de cette pauvre petite, était le manque d'Amour qu'elle avait. Même si ses besoins primaires étaient comblés, il manquait le plus important des besoins : l'Amour, l'affection, l'attention, toutes ces choses qui, inconsciemment, rassurent énormément les enfants, les font se sentir bien, les font développer leur conscience d'eux-même et leur confiance en eux. Sur un coup de tête, Angélique demanda la permission au village d'emmener Miha avec elle à Risua, qu'elle puisse s'évader un peu de ce village où elle se tourmente quotidiennement de la disparition de ses parents. Le village accepta, n'y voyant aucun inconvénient, et étant légèrement soulagée que la fille du couple occulte partait.
Miha était du genre ouverte : elle n'avait pas de mal à parler de ses sentiments, de sa tristesse vis-à-vis de ses parents biologiques dont elle n'avait presque plus de souvenir. Contrairement aux villageois, elle avait compté : quatre années se sont écoulés depuis leur disparition. La pauvre n'avait alors que trois ans, et ne se souvenait même plus si ses parents l'aimaient. Des confidences touchantes d'une enfant qui frappèrent en plein cœur Angélique, qui se demanda rapidement si d'autres enfants, orphelins ou non, étaient dans la même détresse affective que cette petite. Une fois rentrée chez elle, Miha s'adaptait plutôt aisément au confort des lieux, avec sa non-pudeur d'enfant, elle faisait simplement comme chez elle.
Et il ne fallut que quelques mois pour que Miha "soit" chez elle, en plus de se sentir chez elle. Au vue des faits, des quatre ans de disparition des parents biologiques, adopter Miha était encore plus simple que l'adoption d'Edward. Faisant, qu'à présent, Angélique avait la chance d'être accompagnée d'un petit trésor, et d'une petite puce, âgés respectivement de cinq et sept ans.
L'Orphelinat Feather-Krel.
L'histoire de la petite Miha, avait soulevé une interrogation conséquente dans l'esprit de la duchesse, que nous citons : "
qui se demanda rapidement si d'autres enfants, orphelins ou non, étaient dans la même détresse affective que cette petite."
Et il était inadmissible pour Ange que des enfants restent dans un tel état, reclus dans des villages, ou dans les ruelles, alors que personne ne s'occupent d'eux comme ils le mériteraient. C'est pour cela qu'elle se lança dans une institution qui portera son nom, et dans laquelle elle était prête à brûler une grande partie de sa fortune s'il le fallait : L'Orphelinat Feather-Krel. En plus d'être un bâtiment de grandeur destiné à accueillir les divers orphelins du royaume, cet Orphelinat avait pour mission de recruter des aventuriers pour voyager de village en village pour trouver des orphelins à escorter jusqu'à l'Orphelinat ; et aussi pour mission d'éduquer chacun des orphelins pour les guider convenablement vers la vie active et adulte qui les attend. Un projet très ambitieux pour les épaules de la demoiselle.
Du soutien, elle en trouva difficilement. Quelques nobles qu'elle avait connu, ou qui avaient connu ses parents, acceptèrent de faire quelques dons, mais ils étaient insuffisants pour répondre à l'ampleur du projet. Projet qui mit plusieurs années à se mettre en place, et dont l'ouverture et inauguration arriva par coïncidence le jour de son vingt-cinquième anniversaire. Pour le moment, l'Orphelinat peut entretenir un personnel limité, un nombre d'aventurier restreint, et peut accueillir une cinquantaine d'Orphelins avant d'être en "surnombre". Mais, au moins, l'un des objectifs est tenu : celui d'éduquer et de préparer les enfants. Tout leur est accessible : des cours pour lire et écrire, des activités manuelles simples et adaptés à leur âge, visant à les intéresser aux différents métiers existants, une éducation historique et religieuse, sur l'histoire du royaume et la grandeur des Cinq, une éducation civique pour vivre en société, et même, s'il le faut, de quoi les envoyer apprendre à maîtriser leur magie à l'académie. Un programme cher, mais efficace. Et indirectement, c'est par cette institution que, pour la première fois, les "Feather-Krel" purent faire parler d'eux sans que ce soit par du paraître et de la fausseté.
Par ailleurs, à l'ouverture de l'Orphelinat, Edward et Miha avaient respectivement neuf et onze ans.
Foi et Magie.
Hors de la chronologie de l'histoire d'Angélique, contons ici deux aspects de sa vie importants, mais qui n'ont pas été vraiment mis en valeur malgré, pourtant, leur importance : La Foi, et la Magie.
Comme vous le savez, Angélique possède deux magies qu'elle a appris à maîtriser au cours de son enfance et de son adolescence : Magie de soin, et magie de barrière. La deuxième arrivant plus tardivement et étant plus commune, nous allons nous attarder sur la première : Comme vous l'aviez lu, son soin est spécialisé dans l'optique de soigner les maladies, bactéries, virus et infections néfastes pour l'organisme des furries, et des êtres vivants en général. Sans avoir une once d'idée de l'origine de cette particularité, Angélique comprit rapidement qu'il y avait une sorte de don divin dans cette spécialisation, un don qui lui permettrait d'aider autrui quand la médecine sera, elle, encore insuffisante pour lutter contre les maladies. Comprenons ici que ce soin des maladies est inutile dans le seul intérêt scientifique et médical, il a pour le moment été impossible pour les mages et scientifiques de l'Académie de déceler la particularité dans ce soin qui permettait d'annihiler certaines maladies. Son don, Angélique le partage avec le plus de monde possible. Faisant parfois payer les nobles -selon la maladie- et très rarement les citoyens les plus pauvres, elle se satisfait généralement de pouvoir aider autrui par son "Don divin".
Car oui, elle voit en sa magie une forme de capacité offerte par les Dieux. Elle ne s'en vante pas, mais elle est certaine que c'est une manière dont les généreux Cinq pour apaiser la vie des furries. Et qu'il en venait à elle de faire bon usage de ce don. Même sans sa magie et cette pensée, Angélique est très croyante et porte une grande importante à l'Espoir que permet les Dieux : Ils n'existent pas seulement, ils veillent aussi sur nous, ils nous permettent d'espérer dans nos moments les plus sombres. Nos découvertes, nos magies, notre monde actuel en est la preuve même. Cependant, Angélique n'est pas non plus une prosélyte religieuse, elle ira rarement embêter ceux qui ont moins la Foi qu'elle. Par ailleurs, sa propre Foi n'est pas non plus "aveugle". Étant plutôt "philosophe", elle pense le concept des Dieux, avant de suivre les préceptes des mâles et femelles qui ont vraiment dédiés leur vie aux cinq :
Les religieux.
Fin.
Aujourd'hui, à ses vingt-sept ans, Angélique s'estime comme une femelle comblée par la présence de ses deux enfants, et peut se sentir fière d'être à la tête de son Orphelinat qui se développe positivement depuis deux ans. Même s'il peut être mal vue qu'elle demeure à la tête de sa famille, et qu'elle n'a toujours pas d'époux, les quelques mauvaises langues sont souvent balayées par les meilleures rumeurs qui courent à propos de son investissement auprès des plus démunis du royaume entier. Que ce soit par ses dons auprès de quelques honnêtes commerçants ; sa lutte intellectuelle contre la tenace économie de l'esclavagisme abusif, Angélique n'est pas vraiment pour le maintenir, mais elle tente au moins de convaincre la mise en place de loi obligeant les maîtres à traiter plus convenablement et humainement leurs esclaves ; Par sa magie, il est courant qu'elle soit demandée pour soigner un patient malade ou infecté ; Elle soutient aussi l'institution des aventuriers et des miliciens, les premiers étant directement engagés par son orphelinat, et les seconds parce qu'ils sont dévoués à protéger les citoyens.
Voilà qui conclut maladroitement l'histoire d'Angélique jusqu'à ce jour, histoire loin d'être terminée, et qui prendra suite lors des rps.