Eirlys Lunazur, herboriste itinérante

L'équipement d'une herboriste

Eirlys possède de petites lames qui lui servent à couper les plantes selon leur taille et leur fragilité - elles ne peuvent servir d'arme qu'en cas d'urgence, et encore, ça ne pourrait pas faire très mal.

Elle a également un arc qui lui sert à chasser. Mais comme c'est une vraie quiche pour viser, elle a pris l'habitude d'attacher des sachets de pigments à ses flèches, qui ont des effets répulsifs (odeur, bruit d'explosion...) mais non dangereux. Ce qui est utile même planté dans un arbre loin de la cible initiale.

Visuel de ses armes-outils :

Créature ailée d'azur, de griffes et de crocs...

Eirlys a un physique assez peu commun chez les furries écailleux, puisqu'elle a des ailes. Malheureusement, vous ne la verrez pas voler de sitôt : cette jolie dragonne a le vertige! Au quotidien, cette paire d'appendices est donc assez peu utile, voire encombrante, surtout quand ses ergots se coincent dans le chambranle d'une porte!

Celui qui choisit de ne pas s'enfuir à sa vue tout de même impressionnnante remarque son air doux par-dessus sa mâchoire certes bien garnie. Ses beaux yeux verts posent sur le monde un regard apaisant, et on aime bien s'y perdre.

Ses oreilles sont assez mobiles, et on y trouve non pas un poil mais une vibrisse, qu'elle déteste qu'on touche ; cela fausse sa perception du monde, un peu comme si on vous privait d'un sens essentiel pour vous. On les voit poindre entre sa crinière blonde, dont l'entretien se limite à un coup de brosse, de temps en temps.

Un autre détail : elle a des cornes sur la tête. On dirait des bois à cause de leur couleur, mais non, ce sont bien des excroissances osseuses très solides et recouvertes d'écailles mates.

Il est rare de la trouver bien apprêtée... Eirlys, elle est plutôt du genre à pointer du museau entre deux pots de fleurs, les griffes incrustées de boue.

Toute dragonne qu'elle est, Eirlys est bien sûr couverte d'écailles, assez belles il faut l'avouer. Sur tout le devant de son corps les écailles sont minuscules au point de lui faire comme une sorte de cuir, ou comme la peau d'un animal marin, quelque chose de doux, que ce soit à lisse-écaille ou à rebrousse-écaille.

Bien entendu, l'écailleuse que vous voyez là possède une queue, gouvernail de sa démarche. Dirigée vers le bas, elle est surmontée d'une touffe de poils blonds et parsemée de pics sur toute sa longueur. En combat, ce serait une arme redoutable, mais il lui arrive plus souvent de faire tomber des gens par erreur que par choix...

Vous l'aurez compris, Eirlys n'est pas très agile et peu à l'aise avec son corps!

Au niveau du style vestimentaire, on la trouve souvent avec un tablier, des hauts de chausses qui laissent passer sa queue, et un petit chemisier qui rend ses attributs féminins plus affriolants qu'elle ne l'imagine...

Visuels:

Un esprit doux pour une âme noble

Sans le savoir, dans ses rêves, Eirlys veille sur les Huuls qui font appel à elle lorsqu'ils ont des difficultés à repérer les morts. Elle est donc toujours fatiguée, et c'est encore pire lorsqu'elle dort plus longtemps... mais son épuisement ne la rend jamais de mauvaise humeur, elle sera tout au plus blasée de ce qui l'entoure.

Eirlys est une dragonne d'une maladresse touchante. On pourrait se moquer d'elle si elle n'était pas aussi douée et érudite dans son activité. En effet, il n'y a qu'au contact des plantes et des malades qu'on lui trouve une dextérité certaine, la soif d'apprendre et de soulager son prochain.

Elle est patiente, aussi bien vis-à-vis d'elle-même que de ses commanditaires ou de ses expériences. Elle n'utilise son pouvoir sur les plantes que pour lancer ce qu'elle appelle une union profitable, sinon elle considère qu'il faut laisser faire la nature et le temps, en accord avec les principes de Loïka.

En dehors de ça, Eirlys aime bien manger, elle est friande des spécialités des villes qu'elle visite au gré du vent, des commandes et de ses recherches. Elle n'hésitera pas à accepter un paiement en nourriture, qui pourrait paraître bien moindre comparé au service qu'elle rend à ses patients, mais précieux à ses yeux.

Par exemple ici, elle se régale de son paiement dans une contrée isolée :

Eirlys est née sous le signe de La Roue. Cependant, plus étourdie que réfléchie, et un peu désordonnée, ce signe était un motif de moqueries supplémentaires pour ses petits camarades... bien sûr, elle ne peut se douter que c'est la clairvoyance qui était embryonnaire chez elle, et qu'elle allait devenir servante de Loïka tout comme son signe!

En ce qui concerne la religion, on la dit fille de Hai et de Loïka... la déesse dragon est une affiliation assez logique au vu de son physique, et elle tient à ses principes comme le cycle de la vie, son équilibre pas toujours compréhensible mais indubitablement présent dans chaque chose qui nous entoure.

Quelque chose la lie aussi à Hai, de par sa naissance. En effet, Eirlys est née une nuit particulière, un mois très froid, en pleine tempête de neige - mauvais présage chez les écailleux, qui préfèrent la chaleur - et surtout, une nuit de lune bleue. Ce phénomène, purement visuel, est irrégulier et imprévisible. Les dernières : il y a 20 ans, 5 ans plus tôt, 16 ans avant, 22 ans encore avant... et surtout, toutes celles-ci se sont produites en été ou en automne, mais jamais dans les mois les plus froids. On attend la prochaine...
Autour d'elle, on dit donc que Hai surveille son destin, chose qui semble se confirmer par sa soif de connaissance. Don pour les uns, malédiction pour les autres...

Elle a notamment étudié tout ce qui concernait Prédissa Halvus, jadis guérisseuse du roi Drumaz. Fascinée par cette figure de l'histoire, elle ne supporte pas d'entendre la moindre critique à son encontre. Gare à ceux qui minimisent son rôle auprès du roi, ou son implication dans les découvertes de la forêt de l'ouest, ou le fait qu'elle était absente lors de la mort de son souverain... cela fait partie des très rares sujets qui la rendent violente rapidement!

L'histoire d'une puissance qui s'ignore

Eirlys Lunazur...

Selon la coutume de son village, on n'a pas vraiment de nom de famille. Les nouveaux-nés sont baptisés à leur premier souffle, et à leur mariage on leur accole un qualificatif. Beaucoup de petits voisins riaient du futur de la dragonne, l'appelant "la maladroite", ou "la catastrophique", ce qui lui a laissé ce petit quelque chose de craintif à chaque fois qu'elle fait une gaffe devant un inconnu.

Il n'y a que son grand-père paternel qui ne lui faisait jamais de remarques. Et c'est bien curieux, car il n'aime pas grand monde, ce patriarche... et le monde le lui rend bien!

C'est tout à fait l'archétype de vieux invivable, qui râle tout le temps, n'accepte pas le changement, se plaint de la politique, des voisins, des amis, de ses bons à rien d'enfants... Il n'y a qu'Eirlys qu'il supporte avec une patience étonnante, lui enseignant sa science des plantes.

Ce grand-père a connu la vie dans la forêt de Ronceval pendant la guerre, et, à ses propres mots, "avant qu'on r'vienne lustrer les poils du lion". Herboriste de profession, il n'était pas à l'académie de Quarateum. L'histoire de la famille reste floue à ce sujet, mais il préférait apprendre par lui-même, à ce qu'Eirlys en sait. Ou alors il y a été, et on l'a viré. Ou alors il n'a jamais pardonné à ses collègues qui y ont été quand lui-même restait en dehors de ce système. On n'en sait trop rien. Respectueuse du passé de son grand-papy, la dragonne ne l'interroge jamais à ce sujet.

Avant l'exode, sa petite communauté constituée principalement d'écailleux s'était établie dans une partie bien humide de la forêt, un peu au sud de la capitale de la région. Par la suite, la guerre et ses ravages les ont amenés vers une région similaire proche de la côte, avec de hauts arbres et un cours d'eau douce, au sud-est de Tamaros. Le voyage vers la capitale était relativement simple en partant d'ici, mais ils gardaient leur indépendance vis-à-vis des dirigeants poilus du royaume...

Eirlys, en dépit de sa maladresse, montra très tôt des capacités certaines pour l'herboristerie, c'est donc son grand-papy qui lui enseigna sa science. Elle aimait découvrir des plantes, de nouvelles propriétés, et tenir son herbier. Au fil du temps, elle fut également capable de faire ses propres expérimentations avec un brin de magie, imitant son grand-papy avec le charme de la manie infantile. Le vieil écailleux s'en rendit compte six ans après sa naissance :

- Ma Lyzette, tu fais de la magie, là! Oh, viens donc dans les bras de ton grand-papy! Je suis si fier de toi, petite pousse, ton pouvoir est un grand pouvoir, je vais t'apprendre...

Ses parents, mis au courant, la laissèrent étudier auprès du patriarche. Ils la poussèrent néanmoins à faire également des études à l'académie des sciences de Riusa, reformée après La Chute. Ses plus vieux professeurs, qui ont connu celle de Quaraetum en qualité d'étudiants, bougonnaient souvent qu'ils étaient mieux là-bas, plutôt que dans cette capitale où toutes leurs recherches sont surveillées... Eirlys s'en amuse, ça lui rappelle son grand-papy. Ses professeurs ont chacun leur opinion au sujet de cet original, par expérience ou par on-dit, mais ils lui ont tous fait bon accueil.

Entrée à 15 ans, Eirlys en sortit huit ans plus tard, à 23 ans. Mais elle n'avait pas envie d'enseigner, d'ouvrir une boutique ou de travailler dans un dispensaire... la dragonne avait voulu faire plaisir à ses parents, elle était contente du savoir qu'elle avait acquis mais aucune voie ne l'intéressait. Même l'idée de faire valoir ses talents pour devenir apothicaire royale au service de sa majesté ne trouvait pas grâce à ses yeux. Elle ne souhaitait plus marcher sur les traces de son héroïne d'enfance, ni obéir à quiconque...

Eirlys s'ouvrit alors de son souhait profond à son grand-papy, toute gênée, craignant son courroux. Avec une une accolade bourrue, il lui rétorqua, un peu brusque :

- Eh bien, qu'est-ce que tu attends, maintenant que tu sais quoi faire de ta vie! Va-t-en, Lyzette! Va!

Et de la faire sortir de son atelier sans plus de façons. Eirlys cligna des yeux sous le soleil, un peu perdue, mais se reprit au bout de quelques minutes en affichant ses nombreux crocs dans un sourire radieux : son grand-papy avait validé son projet, elle avait donc la force d'affronter ses parents!
Elle alla les voir dans la foulée, sans se douter que son aïeul pleurait (et pas des larmes de crocodile) sa petite Lyzette qui la quittait.

Pour une surprise, ce fut une surprise. Ses géniteurs n'auraient jamais pensé que leur enfant voulait courir le monde comme guérisseuse itinérante porteuse de l'enseignement de Loïka. Les clercs voudraient-ils seulement d'elle dans leurs rangs? La question fut vite réglée auprès de l'un d'entre eux, qui se montra ravi de la chose, et charmé par le projet. Eirlys n'avait jamais cessé d'étudier le culte de la déesse dragon en marge de ses études, pour le plaisir, pour s'imprégner de cette philosophie qu'elle jugeait essentielle à son activité. Le clerc ne voyait aucun intérêt à freiner l'enthousiasme d'une jeune qui se voue à soigner son prochain en diffusant la bonne parole de sa religion...

Leur dernier rempart tombé, les parents ne purent que s'incliner et la laisser faire sa vie...

Depuis herboriste apothicaire, Eirlys parcourt le monde pour assouvir sa vocation, qui est d'aider son prochain. Ses relais : les temples de Loïka, ses moines partisans de l'équilibre, concept qu'elle respecte dans son métier.

La grande mission qu'elle s'est choisie : soigner les autres, et chercher des substances qui pourraient l'aider à mieux dormir. Particulièrement obsédée par ses recherches sur toutes les substances qu'elle pourrait créer grâce à des combinaisons de plantes et de produits animaux... Si vous lui dites qu'elle trouble ainsi l'harmonie du monde, elle vous rétorquera que ce qu'elle fait, la nature le fait aussi bien elle-même. Elle donne un coup de patte, rien de plus!

Il lui arrive depuis peu de pressentir la mort prochaine et inéluctable de certaines personnes, ce qui lui permet d'apaiser leurs derniers moments plutôt que de faire de l'acharnement thérapeutique. Ses recherches la mènent à manipuler des produits dangereux, aussi bien pour eux que pour elle, qui souhaite trouver le repos dans son sommeil...