Veheniem Dar Eigko [Terminée !]

L'équipement de votre personnage.

Malgré la dilapidation d'une partie de son héritage, Veheniem a toujours en sa possession quelques armes et armures estampillées du blason de sa famille. L'absence totale de connaissance sur le maniement des armes et sa carrure peu imposante ne lui permettent pas de les utiliser cependant.

Il se contente de garder avec lui une rapière dont il a hérité. Même s'il est incapable de s'en servir, elle demeure un symbole de son statut qu'il tient à conserver.

Physique de votre personnage

Haut d'un mètre quatre-vingt, Veheniem est un dragon possédant une carrure légèrement moins imposante que la moyenne de son espèce. N'ayant jamais réellement eu à accomplir la moindre tâche physique de toute sa vie, et n'y ayant jamais aspiré, le peu de masse musculaire dont il dispose lui provient de ses longues promenades en ville et du peu d'aide personnel qu'il apporte à l'entreprise familiale.

A l'exception de son torse et de la partie inférieure de sa mâchoire qui est de couleur cendre, son corps tout entier est recouvert d'écailles noires comme le charbon. De fines cornes osseuses lui sortent de  le de l'arrière de sa mâchoire carrée jusque sur le dessus de son crâne. Très soucieux de son apparence, il prend grand soin de s'assurer de leur symétrie en les faisant limer régulièrement. Il en va évidemment de même pour l'état de ses griffes ou de sa dentition.

Malgré tout, au-delà de sa carrure, au-delà la couleur de son corps ou de sa tenue, souvent même au-delà de son espèce, ce qui interpelle en premier les gens qui le rencontrent, ce sont ses yeux couleur améthyste. Écrasant autant qu'hypnotisant, son regard seul lui donne la majeure partie de ce qui constitue son charisme, c'est certain. Plus jeune, il n'était pas rare pour lui d'entendre dire qu'il s'agissait d'un présent de la déesse de la part de son entourage. Ces vagues remarques prirent une dimension toute autre lorsqu'il commença à étudier la magie et qu'il commença à canaliser la magie avec laquelle il possédait une affinité par leur biais. Il ne prête néanmoins aucune attention particulière à ce genre de commentaire.

Bien qu'il dispose d'une garde-robe assez large, la grand majorité est composée de vêtements si similaires que très peu de gens seraient capable de les distinguer les uns des autres. Sa tenue principale est composée d'un veston ébène décoré de brocards indigo recouvrant une chemise à manches longues d'un blanc immaculé, et d'un pantalon de velours sombre. Il porte en général long manteau noir léger lui descendant jusqu'en dessous des genoux dès qu'il doit sortir de chez lui. Il lui arrive, pour certaines occasions particulières uniquement, d'ajouter à cette panoplie une longue cape bleu nuit disposant d'une broche argentée estampillée de l'écusson de sa famille. Il la porte généralement en plus d'une paire de gant de cuir simple lorsqu'il doit sortir en publique afin d'éviter tout contact physique direct.

En dehors de ça, il garde avec lui en guise de pendentif un vieil engrenage en fer rouillé tenu par une cordelette de lin en souvenir de son ami d'enfance. Peu de gens ont la chance de le voir en revanche, encore moins savent ce qu'il représente.

Psychologie de votre personnage

Mesuré dans son attitude comme dans ses gestes lorsqu'il est en présence d'inconnus, Veheniem a appris très jeune à ne rien laisser paraître de ses émotions, ou du moins, à feindre un sourire convaincant quelles que soient les circonstances. Il apparaît aisément beaucoup plus jovial qu'il ne l'est en réalité. Les années passées au contact de son oncle et du reste de la petite noblesse décadente alliées au temps passé à étudier l'étendue de ses pouvoirs sur l'esprit des gens lui ont donné tout le loisir de perfectionner cet art. Il se sent parfaitement à l'aise lors des soirées mondaines et autres événements similaires grâce à cela.

Ce coté ouvert et noble n'est malheureusement que de surface. Le manque d'affection familial et le temps passé à étudier seul la magie avec ses professeurs particuliers, loin de toute activité normale pour un jeune enfant, l'ont rendu quelque peu inapte à établir aisément des relations stables. La mort de son meilleur ami, l'unique personne de qui il se soit jamais senti proche, a achevé de le rendre pratiquement incapable de s'ouvrir à qui que ce soit. Cela laisse donc place à une indifférence, voire un mépris total, pour la majorité des gens qu'il rencontre, bien qu'il ne le montre pas ouvertement.

Incapable de faire confiance à la majorité des gens, et donc, de leur montrer sa véritable personnalité, il s'ouvre néanmoins plus aisément aux esclaves qu'il côtoient, qu'il s'agisse des siens ou non. Même s'il ne l'admettrait jamais à personne, il continue de voir son meilleur ami en eux, et cherche à les préserver comme il peut. Loin de rejeter l'esclavagisme, il ne peut néanmoins pas tolérer les abus de certains maîtres envers leur propriétés. Sa réaction peut aller d'un très léger regard désapprobateur à la mise en place d'assassinats complexes suivant la gravité des actes commis. Il ne considère pas du tout la chose comme héroïque, loin de là, même si beaucoup des esclaves sauvés et recueillis par la suite soient en total désaccord.  

Il ne cherche à obtenir la loyauté de personne, surtout pas par la force. Quiconque souhaite mériter la sienne doit toujours faire le premier pas. Sa froide paranoïa rend cela particulièrement ardu et en a déjà rebuté plus d'un. Néanmoins, une fois sa confiance obtenue, elle ne sera jamais perdue. Il est tout à fait capable de dilapider sa fortune, ruiner sa réputation, voire risquer sa vie pour venir en aide à quelqu'un qu'il juge digne de sa loyauté. Le rang et le passé n'ont aucune importance.

Il ne faut cependant pas croire qu'il est capable de faire preuve d'autant d'égards avec tous. Veheniem a appris très tôt que ceux qui ont le pouvoir doivent se battre pour le garder. Il ne lâche pas facilement prise lorsqu'il a une idée en tête. Dominateur quoique réfléchi, il sait généralement comment obtenir ce qu'il veut, et ce, sans jamais avoir à recourir à la force brute. En dehors des esclaves auxquels il accorde le bénéfice du doute, il considère paradoxalement le reste de la population comme des outils potentiels. Dans des cas extrêmes de dégoût et de mépris pour une personne, il est capable de faire preuve d'une cruauté et d'un sadisme certain.

Malgré tout, le dragon est tout particulièrement empathique, bien au-delà de la norme, et cela est encore renforcé par son pouvoir. Il comprend mieux que quiconque les souffrances et les craintes de ceux qui l'entourent puisqu'il les ressent au moindre contact. Le simple fait de toucher quelqu'un volontairement constitue un acte nécessitant une grande intimité puisque cela le contraint à s'impliquer émotionnellement dans une relation. Il rechigne d'ailleurs très fortement à utiliser ce pouvoir sur le commun des mortels à cause de cela.

L'histoire de votre personnage

La famille Dar Eigko jouit d'une certaine célébrité à Ruisa, même si c'est loin d'être pour les bonnes raisons. Celle-ci commença à se faire un nom il y a plus de 140 ans avec l'arrière-arrière-grand-père de Veheniem, Lazarus Dar Eigko. Amassant une fortune colossale par le biais d'une vaste gamme d'activités illégales comprenant entre autre le trafic d'esclave et le racket de divers commerces, la puissance politique et le titre de noblesse arrivèrent rapidement par la suite. Dans les années qui suivirent, très peu de membres de cette famille furent inquiétés par l'idée d'un procès. Discrets, organisés et totalement dépourvus de la moindre morale, ils s'assurèrent de la coopération de tous par le biais du chantage et de la corruption, augmentant leur influence.

Lorsque le père de Veheniem, Madarack Dar Eigko, hérita de l'empire familial, il n'y avait plus une strate de la société, pas une institution, dans laquelle cette famille ne s'était pas infiltrée. Les hautes figures de la noblesse et une grande partie de la milice étant devenu incapables d'agir contre eux, les rares témoins et preuves pouvant les compromettre disparaissaient mystérieusement et ne refaisaient jamais surface. Malgré les différentes tentatives d’assassinats officieusement lancées par les familles rivales et la couronne, seule une petite partie fut définitivement éliminée et cela n'entrava que peu les affaires familiales. Néanmoins, malgré cela, Madarack et ses ancêtres parvinrent à préserver une forme d’équilibre entre la crainte inspirée et une certaine respectabilité. Tout cela changea brusquement lorsqu'une guerre interne éclata entre lui et son petit frère Ondarius. Les deux frères luttèrent pour garder le monopole des affaires familiales durant de longues années, incendiant les propriétés de l'autre ou tentant de s’entre tuer.

C'est dans ce climat que naquit Veheniem. Il passa les premières années de sa vie dans un confort relatif combinant luxe et diverses tentatives d'enlèvement. Ses parents, trop occupés par leurs affaires, le laissèrent au soin de nourrices et de gardes du corps chargés de s'occuper de lui, loin de tout autre enfant ou des activités normale pour son âge. Ce n'est qu'à l'age de six ans, lorsqu'on décida de l'initier à la joie de posséder son propre esclave, qu'il eut enfin le plaisir de rencontrer quelqu'un d'aussi jeune que lui. Il s'agissait d'un jeune louveteau, à peine moins âgé que lui, nommé Edern et qui venait tout juste d'être arraché à sa mère. Ravi d'avoir enfin quelqu'un avec qui passer du temps, Veheniem s'attacha profondément à lui et fit tout son possible pour le protéger et passer un maximum de temps  à ses cotés. Après quelques mois à peine, le dragon et le loup étaient devenus presque littéralement inséparables. Il n'existait pas un seul moment où l'on pouvait les trouver à plus de quelques mètres l'un de l'autre. Ce fut à cette période que Veheniem se rendit réellement compte de l'insupportable différence de traitement que connaissaient les esclaves au sein de sa demeure. Incapable de supporter de voir son unique ami être battu pour des broutilles, il accepta systématiquement d'endosser la responsabilité de toutes les fautes commises par inadvertance par le loup.

Lorsqu'il eut huit ans, les premiers signes d'un don inné pour la magie apparurent. Il fut presque immédiatement confiés à des professeurs particuliers embauchés pour l'aider à développer son potentiel. Ses parents, déjà distants, sortirent presque entièrement de son monde. Le lien développé avec Edern se renforça encore jusqu'à ce que leurs mondes respectifs ne tourne plus qu'autour de l'autre. Lorsque les parents du dragon moururent assassinés, très vraisemblablement sur l'ordre de leur oncle, Veheniem fut écarté des affaires familiales et envoyé à l'académie de magie peu avant son douzième anniversaire. L'unique chose qui le préserva d'être éliminé à son tour fut l'impossibilité pour son oncle d'avoir un héritier direct. Ondarius se contenta donc de le tenir le plus loin possible du souvenir de ses parents et fit de son mieux pour être apprécié par son neveu. Il lui laissa même conserver le loup qui ne possédait à son age aucune valeur significative.

Durant les quatorze années qui suivirent, Veheniem ne vit pas grand-chose d'autre du monde que l'intérieur de l'académie. De temps à autre, sorti comme un trophée par son oncle pour qu'il assiste à quelques soirées mondaines, le dragon en profitait pour mieux cerner la réalité entourant sa famille et du réel pouvoir dont elle disposait. De son coté, Edern, se sentant de moins en moins utile à son maître, décida qu'il était temps de lui rendre tout ce qu'il avait fait pour lui. Alors que son maître passait ses journées enfermé à l'académie où sa présence n'était que moyennement toléré, lui s’entraînait avec un ancien aventurier. Avec les années et les conseils de son mentor, il devint finalement digne de remplacer les habituels gardes du corps qui accompagnaient le dragon.

Diplômé à 25 ans de l'académie de magie, Veheniem fini par se résoudre à accepter son devoir vis à vis de l'héritage qui l'attendait. Il ne délaissa pas entièrement l'académie et continua de faire des aller-retours réguliers pour y consulter les archives et discuter avec ses anciens professeurs. Néanmoins, il entrepris de récupérer ce qui lui appartenait de plein droit. Dupé par l’habilité de son neveu, Ondarius accepta de le former comme il aurait formé son propre fils. En un an, il apprit tout ce qu'il y avait à savoir sur la gestion des diverses entreprises, de la plus légale à la plus criminelle. Les lois et la morale lui important peu, tout cela lui vint naturellement. Cependant, à mesure que le temps passait, Edern eut de plus en plus de mal à accepter la voie que prenait son maître. Le loup ne pouvait pas concevoir comment le dragon qui avait tout fait pour lui pouvait se montrer aussi impassible quand aux conditions de vies et aux maltraitances connues par les esclaves constituant la base fondamentale de toutes ses entreprises. Poussé par la colère et l'incompréhension, une violente dispute finit par éclater entre lui et le dragon. Ce fut durant cette dispute que Veheniem utilisa pour la première fois ses pouvoirs sur quelqu'un en dehors du cadre de l'académie. Cette erreur conduisit à la mort du loup.

Bien qu'elle fusse très indirectement liée à l'utilisation de ses pouvoirs et parfaitement accidentelle, Veheniem s'arrêta de vivre pendant de longs mois. Il se laissa dépérir dans sa chambre malgré les efforts des serviteurs de la maison et des quelques rares visites de son oncle. Et puis, un jour, sur un coup de tête de l'intendant du manoir, on lui amena un nouvel esclave. Un nouveau loup, plus jeune mais possédant de nombreuses caractéristiques physiques similaires avec Edern, prénommé Cobalt. Veheniem le rejeta froidement au début, profondément insulté par la chose. Cependant, lorsqu'il réalisa plus tard qu'on s'apprêtait à le punir pour n'avoir pas su le faire sortir de sa léthargie, le dragon s'interposa. Utilisant cette fois ses yeux pour protéger un esclave, il réalisa à quel point son meilleur ami avait eu raison à propos de lui et de cette famille.

Dorénavant âgé de 26 ans, Veheniem changea radicalement de comportement. Il entreprit de démanteler une à une toutes les entreprises de sa famille par tous les moyens nécessaires. Tout à fait conscient que son oncle finirait par se rendre compte de ses manœuvres et qu'il y mettrait un terme de la façon la plus radicale qui soit quand ce serait le cas, le dragon décida de prendre les devants. Aidé par de vieux amis de l'académie, il parvint à fabriquer une somme colossale en pièces d'or contrefaites, pièces qui furent par la suite disposées de manière à incriminer directement les membres de sa famille restants. A l'aide de documents forgés, il parvint à convaincre les représentants de la couronne que ces sommes colossales de fausse monnaie étaient effectivement l'oeuvre du reste de sa famille. Une rapide fouille de la milice scella le destin des derniers proches de Veheniem. La réputation exécrable et la rancœur accumulée pendant des décennies envers cette famille donna lieu à un procès expéditif. Certains furent exécutés, d'autres vendus en esclavage. Souhaitant définitivement tirer un trait sur son passé, le dragon les acheta et les fit disparaître à leur tour.

Veheniem passa les deux années suivantes à détruire méthodiquement tout ce qui avait pu être bâti par sa famille. Il fit disparaître toutes les preuves servant de base au chantage, dénonça un par un les officiers ayant été corrompus, et vendit un grand nombre des exploitations agricoles et minières dont il était maintenant l'unique héritier. L'argent accumulé fut consacré en grande partie à l'émancipation des esclaves les plus vieux et traumatisés. Le reste lui permis d'acheter ce qui est aujourd'hui pour lui sa seconde maison, une vaste bâtisse reconvertie en maison d'esclave baptisée "Le loup docile" en mémoire de son ami. Quand bien cela lui déplaît très fortement, il doit se résoudre à garder une maison de passe et plusieurs fermes qui, s'il n'en était pas en charge, laisserait simplement à d'autres propriétaires tout le loisir d'abuser les esclaves qui en constituent la principale force de travail.