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| | Fiche de Cadeyrn, esclave | |
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Invité Invité
| Sujet: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 0:34 | |
| CURRICULUM VITAE | PRÉNOM • Cadeyrn NOM • de Sytry SEXE • Mâle ORIENTATION SEXUELLE • Bisexuel ÂGE • 25 ans RACE • Ligre ZODIAQUE • Alfange ____________________________
GROUPE • Esclave MAGIE • Majeure: Illusionnisme Mineure : Spécialisation de l’illusionnisme : Illusion des saveurs
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Formations et compétences dans les disciplines magiques Majeure : Illusionnisme : Par le biais de sa volonté, Cadeyrn est capable de tromper les sens et de confondre toutes personnes présentes par la création et la matérialisation d’illusions visuelles.
Déformations visuelles de la réalité, matérialisation d’objets et de détails inexistants, distorsion de détails existants, Cadeyrn est capable de remodeler tout ce qui se déroule dans son champ de vision. L’image d’un objet de petite taille et/ou relativement simple pourra être reproduite sans moindre effort, tandis qu’une illusion plus complexe ou gigantesque lui demandera des efforts considérables.
De plus, l’effort sera également proportionnel à la durée et la persistance d’une illusion, qu’il devra maintenir selon sa volonté et son état de fatigue. Enfin, Cadeyrn a une dernière limite : celle de son imagination. Il sera ainsi incapable de représenter quelque chose qu’il ne parvient pas à imaginer, parce qu’il ne l’a jamais vu ou ne le s’est jamais interpréter mentalement. De plus, pour des illusions particulièrement complexes, le félin doit souvent faire des séances de méditations durant leur processus de création, pour imaginer et parfaire chaque détail, à la façon d’un artiste travaillant sur son œuvre. Le concept ainsi créé, Cadeyrn peut alors "matérialiser" son œuvre (puisqu'il ne s'agit en fait que d'une manifestation immatérielle). Il est à noter que la création de l'illusion en elle même ne doit pas forcément s'ensuivre, tant que Cadeyrn garde le concept de l'image dans sa mémoire.
Mineure : Illusion des saveurs : L’illusion est une discipline tellement complexe et rigoureuse que la plupart des illusionnistes se suffisent à un seul sens et essaie de le maîtriser. Ceux-là se contentent alors de jouer avec le sens de la vue, bien souvent le plus utile et celui auquel on se fie le plus en société. Quant à Cadeyrn, son nez fin et son amour des saveurs l’a amené naturellement à s’essayer à reproduire les sensations qu’il a déjà éprouvée.
L’odorat et le goût sont des sens très fortement liés : en effet, l’olfaction est l’une des trois composantes du goût avec la gustation (perception du sucré, du salé, de l’acide acide, de l’amer et de l’umami) et le sens trigéminal (décodage de la consistance et la texture d’une substance). Cadeyrn est donc capable de reproduire des odeurs dans l’air et des saveurs (à condition de la lier à un objet existant ou illusoire). Les règles de son pouvoir sont évidemment liées à l’illusionnisme plus classique : l’intensité des saveurs, leur durée, leur complexité et leur volume (en fonction de l’air autour de lui ou de la taille du plat) lui demanderont plus ou moins d’efforts à fournir. De même, une saveur qu’il sera incapable de se représenter lui sera inaccessible. De plus, créer une illusion à la fois visuelle et savoureuse lui est impossible à cause de l’effort déployé.
Enfin, dernier élément, depuis sa condamnation à l’esclavage, Cadeyrn porte constamment sur lui un bracelet d’esclave enchanté dont les runes ont la propriété de repérer la magie et de briller de mille feux à chaque fois qu’il lance un sortilège, malgré sa capacité à lancer ses sorts discrètement. Il s’agit pour lui de la limitation la plus importante à son pouvoir, car il est alors évident de deviner à chaque fois qu’il utilise ses dons.
En pratique, la durée de ses illusions se compte en secondes et en minutes (jusqu’à dix minutes pour une illusion facile à matérialiser).
Leur volume ne dépassera pas les 30 mètres cubes (imaginez une sphère d’environ 2 mètres de rayon), mais cette limite peut être contournée par l’artifice une illusion en deux dimensions, utilisée en écran pour une illusion visuelle. Pour une illusion de goût, la limitation est limitée évidemment à la taille du plat.
La complexité est surtout un facteur demandant un effort à la concentration et limite de fait le type d’activité que Cadeyrn peut accomplir en même temps. Pour une illusion simple, Cadeyrn pourra se comporter normalement, alors que pour une illusion particulièrement compliquée, il sera totalement dévoué au maintien de l’illusion. La reproduction d’une image constamment changeante (fluide en mouvement, toile animée,…), d’un visage ou composée d’une grande quantité d’objets hétéroclites sont des exemples d’images particulièrement complexes.
Pour l’intensité, le maximum que peut atteindre l’odeur créée est l’aspect incommodant et à la limite de la douleur.
Ces limites sont prises en tant que valeur absolues. Par exemple, Cadeyrn ne parviendra jamais à maintenir pendant dix minutes l’illusion d’une charrette tiré par des bœufs en pleine charge portant une cargaison provenant d’un déménagement.
Vêtements et affaires personnelles Cadeyrn n’a pas de réelle possession. Comme tous les autres esclaves, c’est plutôt lui la possession, en réalité. Valant moins qu’un homme, on pourrait dire que tout ce qui lui reste sont ses rêves, ses désirs et surtout ses devoirs envers la société et son maître.
Il porte pour vêtements des reliquats de son ancienne vie, des tissus autrefois chics et nobles dont les couleurs vives ont été usées par la poussière dans laquelle il vit et le temps, et si ses vêtements sont encore en relativement bon état grâce à leur qualité première, le tissu apparaît comme usé et râpé.
- Cadeyrn porte un pantalon de couleur gris-marron, descendant jusqu’à mi-mollet, maintenu à sa ceinture par un lacet noir. Le pantalon moule adroitement ses formes par la présence de lacets de même couleur sur les deux côtés des jambes permettant d’écarter ou de resserrer l’ouverture à cet endroit de manière à ce que ce vêtement soit toujours aussi confortable malgré le changement de silhouette qu’il a eu. L’ouverture laisse d’ailleurs apparaître la fourrure de ses cuisses, c’est pourquoi il porte un sarong au-dessus, qu’il a toujours énormément apprécié.
- Le sarong en question est une pièce de tissu richement orné. De couleur pourpre usé, et muni de dorures à ses bordures, de plumes comme volants et de petits grelots tintant agréablement à ses oreilles, il le resserre autour de sa ceinture et au-dessus de son pantalon en le nouant sur le côté de sa hanche droite. Il lui arrive parfois de s’en servir sans son pantalon, l’utilisant par défaut comme sous-vêtement.
- Il porte une paire de caligae, ou sandales de cuir qui remontent jusqu’en haut des chevilles et protège ses pieds coussinés de la fange. Si ils ne sont généralement pas utiles aux furries, la présence de semelles est toujours pratique pour éviter de se blesser les pieds en plus d’avoir un attrait social : en effet, peu de gens prenaient la peine de se payer des chaussures ou des sandales à bonne mesure, laissant deviner donc son passé de noble ou au moins de personne fortunée.
- En dernier lieu, il porte un bracelet d’esclave dont il ne peut se séparer. La pièce est relativement complexe : brassard de cuir grossier, entouré fermement d’une menotte de fer forgé. Le gardant donc constamment, il est heureux d’avoir la pièce de cuir, malgré qu’il en regrette la taille et la sensation d’étau qui le fait souvent suer à cet endroit. La pièce métallique elle, est entourée de deux minuscules anses permettant au maître d’y accrocher des chaînes. La pièce est démunie de clef : elle a été soudée pour s’assurer que le félin n’aie jamais l’occasion de s’en défaire. Mais l’attrait principal du bracelet, outre le fait de montrer à tous sa condition d’esclave, est la présence de runes inscrites dessus, signifiant sa condition de mage et infusée d’un enchantement complexe : s’il venait à utiliser de la magie, les runes brilleraient d’une lumière forte, prévenant le maître et l’entourage du danger. De plus, un mot de commande, transmis à chaque maître l’achetant leur permette de lui provoquer une intense douleur suffisante pour le neutraliser.
Signes distinctifs et traits physiques Cadeyrn est un furry de race hybride : C’est un ligre ! De fait, il a hérité des traits du lion et du tigre. De taille moyenne (1, 75 m), et de gabarit élancé et finement musclé, le corps de Cadeyrn est recouvert d’une fourrure fauve principalement, à part pour les parties les plus sensibles de son corps, qui sont protégées d’un duvet de couleur crème ; c’est-à-dire à son ventre, son cou, ses joues et babines, son aine, ses aisselles, mais aussi ses paumes des mains et ses plantes des pieds.
L’héritage éloigné de son ascendance tigrée se manifeste par la présence de rayures sur son corps, de couleur auburn. N’ayant que peu de rayures, mais particulièrement larges et étendues, elles se regroupent souvent en trois rayures parallèles, au niveau de son biceps droit, ses cuisses et ses flancs, faisant penser à des traces de griffes étendues de son ventre jusqu’à son dos. Enfin, son épaule gauche est marquée d’une asymétrie par rapport à la droite, marquée d’une unique rayure. En effet, la gauche est marquée de rayures s’étendant jusqu’à sa joue, son pectoral, son biceps et son omoplate, à la façon de branches d’une étoile à quatre branches incomplètes suivant les tracés de ses muscles. Il s’agit d’un signe très distinctif qui lui a souvent valu des moqueries ou d’être taxé de mauvais présage pour ceux extérieurs à sa famille.
Son visage est tout ce qu’il y a de plus félin : il est muni d’oreilles félines de la même couleur que ses rayures, d’un museau rose comme celui d’un tigre, mais aux motifs de celui d’un lion, moustaches félines et surtout une dentition impeccable d’un carnivore. Ses yeux sont d’un bleu azuré et son regard appuyé par des sourcils plus sombre que son pelage fauve et de rayures en « t » sous ses yeux.
Sa chevelure est épaisse et est en réalité une extension de sa fourrure fauve. Comme mélange visible de son sang mêlé du lion et du tigre, sa chevelure est en fait une fine crinière que son héritage de tigre a empêché de se développer plus, recouvrant une partie de son front a l’exception de ses temps et redescendant à l’arrière de son crâne et sa nuque jusqu’à a la naissance de ses omoplates. Toutefois, Cadeyrn a eu l’occasion de faire pousser et d’entretenir une longue tresse prenant racine à l’arrière de son oreille droite et finissant vingt centimètres plus bas au niveau de son cou, nouée et décorée par une petite perle rouge attachée à trois plumes de Sanyeu.
Son cou et son torse sont également aussi velus que sa nuque, recouvert d’une épaisse et chaude fourrure crème, dont le tracé s’amincit pour former une ligne de fourrure épaisse suivant son sternum puis ses abdos jusqu’au nombril avant de poursuivre sa route et de s’épaissir à son pubis.
Comme tout félin, Cadeyrn est muni d’une queue. Celle-ci est longue et fine, de couleur fauve et rayées de fines et nombreuses rayures auburn, exceptées au niveau du dos de la queue où elle est recouverte du duvet de couleur crème. L’extrémité de sa queue est munie d’un pinceau longs poils fauves unis.
Enfin, les mains et les pieds de Cadeyrn sont recouverts d’un duvet crémeux, autour de coussinets roses chair, de la même couleur que son museau. Le bout de ses doigts est muni de petites fentes laissant apparaître des griffes acérées rétractiles qu’il peut laisser apparaître ou disparaître à volonté.
Profil psychologique Si la vie d’esclave a pu adoucir son comportement et son caractère, Cadeyrn est pourtant resté bien fidèle à lui-même. Altier et orgueilleux, le ligre n’a pas perdu sa fierté avec son nom de famille et sa liberté. En réalité, même s’il a encore du mal à avaler tout cela, malgré le temps, Cadeyrn est très conscient de son éducation supérieure à la majeure partie des Cerithiens ; esclaves et maîtres inclus. Intelligent, cultivé et, depuis quelque peu, au physique avantageux, l’ancien noble est conscient de ses talents et de sa beauté, ce qui lui a donné un regain d’assurance que ses anciens maîtres n’ont pas réussi à altérer en le matant. En fait, il s’agirait même plutôt du contraire, les marchands redoublant d’effort pour le flatter en essayant de le revendre, et les clients en s’arrêtant devant lui, intrigués.
Toutefois, Cadeyrn est bien conscient que son amour-propre peut être perçu comme du dédain ou de la défiance. C’est pourquoi, il préfère sourire affablement et la laisser s’exprimer par un certain flegme et une posture droite et aisée, faisant preuve d’une prestance naturelle, à la façon de son frère aîné.
L’esclave se veut donc naturellement affable et empathique envers autrui. La politesse et le respect sont une marque de distinction importante aux yeux du milieu dans lequel il avait vécu avant sa condamnation, bien que lorsque sa patience est mise à l’épreuve, il ne manquera pas de lâcher une phrase assassine pour descendre l’effronté qui l’aurait courroucé.
Mais malgré cette sociabilité et cette aisance, Cadeyrn est ce genre de personnes difficiles à se confier. En réalité cette force de caractère et cette tranquillité qu’il essaie d’afficher à tout moment est une protection qui l’empêche de dévoiler les aspects les plus sensibles de sa personnalité, qu’il ne dévoilerait qu’avec quelqu’un de confiance et quelqu’un de suffisamment intéressant à ces yeux pour tenir une discussion passionnée.
Curieux et passionné, si Cadeyrn aime à montrer qu’il est cultivé, il apprécie encore plus à échanger avec quelqu’un qui a quelque chose à lui apprendre. Ayant beaucoup de sujets de prédilection (généralement tout ce qui touche à l’art, aux sciences et à la magie), le félidé fera toujours preuve d’intérêt et d’émettre théories ou bien de partager ses expériences personnelles pour faire avancer le débat.
Si sa vision du monde et des personnes l’entourant était déjà désabusé et cynique, ses années d’esclave n’ont fait qu’empirer ce sentiment, où la plupart des relations qu’il entretient avec les gens sont passé par le tamis biaisé de dominant et de dominé. Pour sa survie, Cadeyrn est suffisamment malin pour jouer le rôle du soumis, ayant la politesse de baisser les yeux quand son maître du moment le fixe dans les yeux et de ne pas répondre à ses invectives, si ce n’est pour s’appliquer. Toutefois, il ne se laisse pas démonter par une telle attitude.
Parfois, couplé à cette réaction tranquille où il ne se laisse pas démonter, sa mauvaise réputation de nécromancien ou d’esclave de mauvaise augure a tendance à rendre les plus timorés mal à l’aise, ce qui a tendance à classer ces gens dans l’esprit du ligre parmi les personnes les moins intéressantes et les plus facilement influençables. Malgré tout, il éprouve un certain plaisir à jouer avec cette réputation, tirant un certain plaisir à effrayer ces pauvres âmes ou bien à jauger son opinion sur une personne qui semblerait s’intéresser à lui.
Pourtant, l’ancien noble n’a pas abandonné ses ambitions et ses rêves, malgré son statut actuel. Il espère bien retrouver un jour le confort de vie qu’il avait retrouvé et de pouvoir retrouver sa famille en étant capable de s’adresser à eux, sur le même pied d’égalité. Par ailleurs, il aimerait grandement se dévouer à une activité d’érudition ou bien à une activité artistique qui le permettrait de se sentir comblé et épanoui durant chaque jour de son existence. Après tout, c’est quelqu’un de profondément épicurien qui sait évaluer chaque instant de bonheur pour ce qu’il vaut, que cela soit par une belle après-midi de rêveries ou sous la forme d’un met succulent qu’il aurait la joie de découvrir et de déguster.
Observateur, contemplateur à ses heures perdues, il savait occuper son esprit durant ses moments de solitude, cherchant une source d’inspiration, que cela soit dans ses pensées paisibles ou par la vision d’une scène, d’un paysage avant de s’essayer à le reproduire où à s’en inspirer librement sur quelque support artistique qu’il pouvait avoir à porter de main, support qui lui est à présent exclus d’avoir tant qu’il sera dans sa condition actuelle.
Véritable histoire
- Sa plus tendre enfance:
Au flanc d’une colline, se situait un manoir, isolé, surplombant un paysage définitivement agricole. Petits bosquets parsemant de longues étendues de champs bocagés, la famille qui y vivait pouvait apercevoir depuis sa fière demeure hameaux et moulins, routes et rus à perte de vue, ainsi que, tout au loin, à l’horizon, là où le ciel se confondait avec la terre, les enceintes de la majestueuse Risua.
Grande bâtisse de pierre blanche et à la charpente solide, le manoir de Sytry avait l’air aussi ancien qu’altier, surplombant de sa terrasse les environs ainsi que le jardin qui le cloisonnait par de longues haies disciplinées et d’arbres en topiaires. Les chanceux qui avaient le privilège d’entrer dans la propriété et de traverser les jardins par une longue allée pavée parvenaient alors jusqu’aux escaliers menant à l’entrée principale de la demeure. A l’intérieur, se dévoilaient aux yeux du visiteur un large hall, ainsi que de longs corridors et escaliers boisés, et décorés de tapisseries et de toiles aux styles divers et colorés. Motifs étranges et exotiques, arabesques somptueuses et chaleureuses, tableaux de paysages ou bien instants fugaces de la vie d’anonymes Cerithiens immortalisés dans des scènes figées et pourtant si vivantes, mais aussi sculpture, boiseries précieuses et hétéroclites, poteries atypiques servant de récipient pour quelques plantes aux formes apprivoisées, les allées guidant le curieux aux différentes salles du manoir avaient des airs de petits chemins zigzaguant entre œuvres d’arts et mobilier plus pratique.
Amas hétéroclites d’objets aux auteurs presque anonymes, il y avait un étrange équilibre fragile entre capharnaüm improbable et exposition savamment agencée d’œuvres de bon goût, qu’Osvan de Sytry, la maîtresse des lieux et mécène à ses heures perdues, avait entassé dans sa quête de perles rares encore méconnues du public. Tel fut le paysage et le terrain de jeu de Cadeyrn et de son frère aîné Catmael.
Les premières années des deux jeunes ligre se déroulèrent dans la banalité d’une vie heureuse. A peine furent-ils nés que leur grand-père, estimant sa fille digne de reprendre les rênes, lui légua le titre prestigieux de la famille et les affaires. Sérieuse, persévérante et rigoureuse, Osvan put compter sur son mari pour élever sa famille dans leur grand manoir, profitant des rentrées financières provenant des fruits du labeur de leurs serfs. Tout souriait pour les de Sytry : récoltes abondantes, vie aisée et éloignée des joutes politiques agressives de leurs contemporains, le couple noble pouvaient apprécier les rires et les courses de leurs bambins tantôt slalomant entre les meubles, tantôt jouant à cache-cache dans le dédale des couloirs et des immenses pièces.
Toutefois, toute cette joie disparut bien vite, le jour où un employé du manoir revint en catastrophe, une après-midi, alors que Cormac Doharty, le mari de la comtesse, s’était absenté. Cadeyrn, alors âgé de six printemps, se souviendra à jamais de l’air grave de l’homme, et du visage en détresse de sa mère, alors qu’on lui annonçait le décès accidentel de son amour, causé par une mauvaise chute à cheval. Si le ligre ne comprit pas tout de suite la gravité des faits, les choses changèrent vite, et l’air enjoué de sa maman se mua en un aspect sec et stoïque, tandis que ses tenues joyeuses se changèrent pour adopter la couleur du noir, en signe de deuil. De plus, seule pour gérer son domaine et sa famille (le doyen Fergal et sa femme Siani ayant migré en ville pour s’adonner à des études tardives à l’académie) Osvan finit par devenir très occupée par ses devoirs en tant que comtesse.
- Un début de puberté éprouvant:
Si les deux ligrons ne furent jamais dans le besoin, et qu’ils pouvaient compter sur les employés du manoir pour subvenir à leurs besoins, ils n’en ressentirent pas moins la solitude s’installer et devinrent encore plus unis et soudés qu’ils ne l’avaient jamais été, se promettant de toujours s’entraider. Les années passèrent, et les enfants grandirent jusque Cadeyrn atteigne son dixième anniversaire, et Catmael son douzième. L’aîné entrant dans sa puberté, il avait déjà commencé à développer une musculature et une carrure impressionnante, contrastant avec les airs un peu gras de son benjamin. C’est aussi à cette période-là que revint Fergal et son épouse au domaine, après de nombreuses années de brillantes études. Il était temps pour Catmael d’avoir un précepteur, et il avait suffisamment confiance en ses talents de mages et de professeur pour lui enseigner par la même occasion la magie. Et par la même occasion, il prit aussi sous son aile Cadeyrn, malgré son jeune âge, supplié ce dernier et appuyé par son frère.
Fergal n’était pas du genre complaisant et était encore plus strict que sa mère. Cadeyrn étant plus jeune et donc moins assidu que l’héritier de la famille, il arrivait souvent à son grand-père de le gronder. Pour Cadeyrn, la vie devint difficile, persuadé qu’il était moins bien que son frère, plus assuré, plus musclé, plus grand et moins gras que lui. Car Cadeyrn avait pris avec l’âge un peu de rondeur. Il n’en voulut pas à son frère, ni à son grand-père, mais plutôt à lui-même, et dans sa colère, il se mit à devenir plus agressif envers les employés et les autres enfants qu’il avait rarement l’occasion de côtoyer, lorsque la famille accueillaient des hôtes ou l’inverse. Le puîné se sentit alors encore plus seul, détesté de ses anciens camarades de jeu et ce, malgré les élans protecteurs de son frangin.
Bien que toujours proches, Cadeyrn sentit la distance entre lui et son frère se créer, alors qu’à quatorze ans, Catmael faisait déjà preuve d’un don certain pour l’exorcisme, à l’instar de ses aïeux. Véritable prodige, grâce à l’enseignement sévère de Fergal, Catmael paraissait si parfait : beau, fort, intelligent et surtout apprécié de tous, il faisait paraître malgré lui son frère pour le mouton noir de la maison, car il était tout simplement moins brillant que lui.
C’est alors qu’intervint Siani, en allant à la rencontre du plus jeune de ses petits-fils. De nature plus discrète et effacée, elle était cependant loin d’être sotte et avait bien observé l’état dans lequel se trouvait Cadeyrn. Celui-ci était en désarroi, et semblait ne plus être capable de progresser dans l’école de la nécromancie, et se demanda alors s’il n’avait pas plutôt hérité de ses propres dons magiques. Si Fergal continua à lui servir de précepteur, ce fut elle qui reprit la relève au niveau de son éducation magique. « Si tu n’es pas fait pour dompter l’esprit des morts, alors je t’apprendrai à jouer avec celui des vivants.» Lui dit-il pour le réconforter. Durant l’année qui suivit, elle apprit au félin à s’accepter pour ce qu’il était et de s’émanciper un peu en arrêtant de se comparer sans cesse à son frère.
Depuis, Cadeyrn reprit goût à l’apprentissage et s’intéressa de lui-même à de nouvelles matières : philosophie, ésotérisme, sciences naturelles, écoles de peintures et courant artistiques divers : tout l’intéressait et pouvait désormais lui servir, car il voulait au mieux connaître le monde et la vision que les gens en avaient pour les reproduire par sa magie. Car si la plupart des artistes laissaient derrière eux des créations bien réelles, les siennes, éphémères mais instantanées, se tissaient et se défaisaient dans son esprit et celui des autres, par la magie de l’illusion. Pour Cadeyrn, tout était à présent émerveillement et recherche de nouvelles matières pour l’embryon de talent qu’il commençait à faire preuve : paysages oniriques, portraits réalistes, mais aussi silhouettes suggérées : visions offertes par le spectacle que lui offrait sa fenêtre, mais aussi par les tableaux et draperies présentes dans le manoir.
Mais la vue n’était pas assez pour lui, et il voulait découvrir de nouveaux mets et de nouveaux parfums aux senteurs florales ou musquées, ou encore s’essayer aux effluves de plantes médicinales ou légèrement toxique, dans l’espoir de parvenir à reproduire ces sensations et ces odeurs particulières dans son esprit, puis de les rematérialiser. Il s’intéressa également aux autres sens, comme le toucher, par les différentes textures des matériaux qu’il connut, ainsi qu’à l’ouïe. Cependant, au-delà des sens de la vue et de l’odorat et du goût, il fut incapable de reproduire les sensations qu’il avait perçues par son ouïe ou son toucher. Pour l’un, il n’avait juste pas l’oreille suffisamment musicale pour se souvenir à la perfection des sonorités, et pour l’autre, lui était un mystère total : peut-être que l’illusion n’était pas faite pour tromper le sens du toucher, ou qu’il manquait de quelque chose de fondamental ou d’un catalyseur émotionnel particulier…
Quoiqu’il en soit, le cadet avait enfin trouvé son talent et se concentra sur cette magie, avec l’aide de sa grand-mère, et la vie reprit plus sereinement pour le ligre, qui se mit à rêver de ses propres ambitions, différentes de celles de son frère. Avec ces talents, il l’aiderait à rendre sa maison plus prestigieuse qu’elle ne l’était : Catmael était le plus digne et le plus charismatique pour représenter sa Maison, mais il aurait besoin de ses talents d’illusionniste, comme Fergal avait usé de ceux de sa compagne pour se jouer de nombreux parvenus à la Cour. A deux, ils pourraient assurément déplacer les chaînes de Darrow !
- Les épreuves d’un frère:
Une nouvelle année, et les frères avaient respectivement seize et quatorze ans. Bien que d’apparence toujours plus ronde que son frère, Cadeyrn avait l’air d’un gros chat paresseux mais souriant. Ce fut plutôt Catmael qui vit son regard durcir et devenir plus sérieux, au fur et à mesure que son apprentissage se poursuivait sous la férule d’un Fergal toujours plus sévère. Sianni avait appris à Cadeyrn à sortir de son point de vue nombriliste et à s’intéresser aux autres pour mieux les comprendre, connaître leurs émotions pour mieux s’en servir, car les illusions n’étaient pas proportionnellement efficaces à l’effort investi, mais plutôt à l’état d’esprit de sa cible. Une illusion irréprochable pouvait ainsi être inefficace sur un esprit suspicieux et zen, alors qu’une image imparfaite et emplie d’erreur pouvait fonctionner parfaitement sur une personne soumise à une grande pression.
De fait, Cadeyrn, plus observateur qu’avant, se rendit bien compte que quelque chose n’allait pas avec son frère et que Fergal semblait s’être emballé sur son apprenti. Déjà brillant, il le voyait déjà en tant que maître de sa discipline, et pour ça, il fallait qu’il soit familier avec toutes les possibilités de son école de magie. Alors qu’il venait de finir ses leçons de la journée déjà déclinante, le ligre se rendit donc en direction de la cave de la maison, où son frère avait pris l’habitude de s’entrainer, afin de voir comment il s’en sortait.
Descendant alors les escaliers, et se repérant au rai de lumière de la porte derrière lui, le félin avança doucement, ses sens en alerte. Son nez fin percevait les odeurs agréables des fromages entreposés, viandes salées et du bois imbibé du vin entreposé dans la pièce souterraine. Avançant discrètement, afin de ne pas distraire et déranger son frère et le professeur, Cadeyrn avança, curieux de l’intérêt de s’entrainer à un endroit si peu confortable du manoir. Sans doute que le grand-père nécessitait cette pièce pour son aspect pratique ou tout simplement pour couvrir les bruits d’incantations et mélopées qui avaient pour but de garder l’esprit concentré sur une tâche bien précise. Il était vrai que si Catmael avait été à l’étage, le félin aurait eu du mal à se concentrer sur son propre apprentissage. Il avait été alors très courtois et affable de la part du grand-père de poursuivre ses enseignements dans une petite pièce à l’intérieure d’une pièce compartimentée dans le sous-sol.
Cependant, quelque chose semblait ne pas aller. A l’odeur diffuse des mets conservés ici se mêlaient un fumet désagréable de viande faisandée depuis trop longtemps, comme si les cuisiniers avaient omis de saler de la bidoche et que celle-ci avait commencé à pourrir. L’odeur empira et les mélopées furent plus fortes. Pire, il pouvait à présent entendre les invectives du papy autoritaire. « Ca ne va pas du tout ! Aies au moins la décence d’essayer ! », « C’est tout bonnement ridicule ! » et d’autres réprobations. Cadeyrn s’immobilisa alors. Il ne s’était pas rendu compte à quel point leur grand-père était aussi dur avec son frère, qui était pourtant bourré de talent. Ou peut-être était-ce dû à cela : au plus il était prometteur, au plus Fergal se montrait exigeant, pour faire ressortir de lui le meilleur. Pourtant, si cela avait plutôt fonctionné jusqu’à maintenant, il y avait ce petit quelque chose qui clochait, cette impatience ou plutôt cette obsession. Le miasme nauséabond s’amplifia au fur et à mesure que le félin s’approchait à pas de loup. Sa curiosité le prenant, il entrouvrit la porte, et la vision qui se révéla à son regard le choqua. Devant ses yeux, un grotesque pantin, caricature ridicule de ce qui était autrefois un chien chancelait devant un Catmael particulièrement concentré, la sueur faisait luire le pelage sur son front saillant de veines. Quant au ligre grisonnant, ce dernier se tenait devant lui et s’exaspérait. Le cadet laissa alors échapper un cri de surprise et de dégoût, et les deux hommes se tournèrent dans sa direction.
Cadeyrn n’eut pas le temps de réagir, que voilà Fergal se dirigeant vers lui et l’enferma dans la pièce avec eux. Il s’agissait là évidemment d’un secret qui ne devait pas sortir de la famille : en fait, il valait mieux limiter les risques et de ne jamais aborder un tel sujet, même à leur mère, car si un employé ou un esclave devait être au courant d’une telle pratique, ce serait assurément la ruine de la Maison. Le félin grassouillet acquiesça alors, persuadé par l’autorité effrayante de son grand-père, mais également par l’amour qu’il vouait à sa famille. Cependant son grand-père n’avait pas fini de décolérer, râlant sur la stagnation de son apprenti depuis plusieurs jours. Pris d’un soudain accès de folie, l’homme fort de la maison réanima la créature impie d’un claquement de doigt et annonça à Catmael qu’il ferait mieux de contrôler la bête, avant qu’elle ne s’attaque à son frère. Sur cela, il ferma à clef la porte derrière lui, laissant les deux frères et la monstruosité agressive dans cette minuscule pièce, certain qu’une forte émotion forcerait l’aîné à surpasser ses limites. La bête, bien que terriblement menaçante, n’avait pas été programmée à tuer. Mais les deux frères ne le surent jamais.
Pour eux, ce fut la pire nuit de leur vie. Cadeyrn, impuissant et menacé par la carcasse sanguinolente et animée du chien, et Catmael, qui avait à peine les capacités d’immobiliser la créature avec peine. La nuit sembla paraître durer une éternité, dans cette odeur écœurante de macchabé, et pour Catmael, il s’agit d’un véritable marathon, une course à l’endurance pour sauver son frère, choqué par ces révélations, la folie incompréhensible de son grand-père, et surtout l’abomination devant ses yeux. De panique, il s’était débattu, coller contre un mur, avait frappé de coups de pied le museau de l’animal qui se tordit, craqua et suppura de pus et de sang, mais rien n’y fit, en l’absence de douleur, ou de besoins vitaux, le zombi restait inexorablement menaçant.
Au petit matin, lorsque Fergal déverrouilla la porte, les deux frères s’étaient assoupis dans les bras de l’un et de l’autre, tandis que le mort vivant était assis en chien de garde, tourné vers un coin comme s’il avait été puni.
Suite à cette mésaventure, Osvan entendit parler de cette sombre affaire et se disputa avec son père et celui-ci n’eut plus le droit d’enseigner quoi que ce soit aux jeunes adolescents. Son humeur se détériora, et il fut pris d’accès de colère de plus en plus fréquemment. A la fin de l’année, Fergal finit par s’éteindre, malgré que la démence due à sa vieillesse l’ait parfois rendu difficile à vivre.
- Ambitions et promesses:
Le temps défila alors, jusqu’à c e que Catmael devint un jeune adulte de dix-huit ans. Cadeyrn, quant à lui, avait continué à apprendre sous les conseils aviser de Siani, en toute discrétion, car Osvan ne voulut plus jamais entendre parler de magie au sein du manoir. Cependant cette interdiction ne fut qu’un nouvel entrainement pour lui, qui devait alors apprendre à exceller dans l’art de la discrétion et de la subtilité. Siani lui apprit alors un adage fondamental : « Un illusionniste célèbre est un mauvais illusionniste. » Jamais les gens ne devaient connaître ses talents, car le maître des illusions puisait sa force du fait qu’il était sous-estimé. Désormais complice de sa grand-mère, ils passèrent leur temps à jouer à créer des illusions discrètes en présence de la comtesse et de son frère, sans que ceux-ci ne s’en doutent, alors qu’eux même essayait de repérer ses dernières, à la façon d’un jeu de stratégie. Quant aux relations des deux garçons, Catmael tomba amoureux d’une bourgeoise d’une beauté renversante, d’une gentillesse et d’une intelligence rarement égalées, répondant au doux nom de Fand. Egalement conquise par le ligre, et malgré ses origines roturières, la Comtesse était prête à accepter leur mariage, comme elle avait elle-même choisi son mari pour l’amour qu’elle lui vouait. Quant à Cadeyrn, les années bonifièrent un peu plus son caractère, ou du moins en apparence. Plus poli, plus aimable, il devint plus apprécié qu’il ne l’avait été durant le début de son adolescence. En bref, la vie sourit aux deux frères, jusqu’à ce que Cadeyrn atteigne à son tour la majorité.
Pour Cadeyrn, cela signifiait de se rendre à Risua, et de s’inscrire aux ordres, afin d’apporter du prestige à sa famille ainsi que de fonder sa propre famille, que cela soit d’amour ou arrangé, ou mieux : les deux, afin de renforcer le prestige de la famille. Toutefois, malgré l’amélioration nette de son comportement en public, le félin joufflu n’avait jamais trouvé chaussure à son pied, il consacra donc ses journées au Temple, s’inscrivant au registre du Culte de Haï, avide de connaissances et de secrets. Bien que sous sa démarche pataude et son attitude paresseuse, le jeune ligre fut admis et commença son apprentissage en tant que néophyte, dans l’espoir de devenir clerc. Il avait tant à apprendre ! Ses connaissances moyennes des saintes écritures n’étaient évidemment pas suffisantes. Et ce n’était pas tout ! Rigueur, abnégation, dévotion, obéissance, sagesse et sagacité, il existait tant de vertus mises à l’épreuve pour s’assurer de sa place dans un tel lieu avant qu’on lui offrît la moindre responsabilité. Cadeyrn s’en sortit toutefois très bien grâce à son esprit acéré, bien que certains supérieurs puissent douter encore de son abnégation et de sa dévotion. S’approchant doucement de la fonction de clerc, et ayant bientôt les permissions pour les premières parties de la Grande Bibliothèque de Haï, le félin reçut un soir d’une journée de dur labeur une lettre qui lui glaça le sang. Le sceau provenait de la chevalière de sa famille, et l’écriture était celle de son frère.
Le parchemin soigneusement écrit annonçait le décès inopiné de Fand, devenue entretemps épouse de Catmael. Si Cadeyrn ne s’y était pas particulièrement attaché, à cause de la distance qu’il avait dû prendre avec sa famille en se rendant à Risua, il pouvait en revanche percevoir la détresse de son aîné dans ses mots et son écriture, qu’il pouvait trouver à certains endroits fébrile et tremblotante. Il demandait aussi de revenir le soutenir dans cette dure épreuve, au domaine familial, le temps de rendre les hommages à sa femme durant l’enterrement.
La permission fut accordée au félidé, et Cadeyrn prit congé du Temple et de la capitale, afin de se trouver aux côtés de son frère ainsi que de rendre hommage à la femme de ce dernier, qui l’avait laissé seul suite à une ridicule et improbable chute dans les escaliers. Pour les deux frères, et particulièrement l’aîné, c’était comme si le destin s’acharnait sur leur famille. A chaque moment de bonheur et d’espoir, venaient alors les Huuls clamer l’un des leurs. Révolté, il prit alors à part son cadet : face à cette injustice, ce coup du sort inacceptable, il était prêt à prouver aux dieux qu’il tenait suffisamment à son amour pour tout tenter. A présent, Catmael disait comprendre pourquoi Loïka lui avait fait don d’une telle magie, et qu’il ne serait pas digne de s’en servir s’il ne savait pas à quel moment l’employer, que toutes les épreuves qu’il avait subies auprès de son grand-père avaient pour dessein ce moment précis : muni d’une pierre précieuse, il avait infusé une grande partie de son pouvoir, jusqu’à en tomber en syncope, chaque soirée depuis le décès de sa bien-aimée jusqu’à la veille de son enterrement. Catmael en avait été prêt à y laisser une partie de son âme s’il avait pu. Il tendit la pierre à Cadeyrn, afin de se rendre à la crypte de l’église ou était entreposée le corps sans vie de son amante, là où elle y recevait les derniers soins pour son dernier voyage. Seul Cadeyrn avait la possibilité de rejoindre cette partie du temple et de tenter de ressusciter la demoiselle en y glissant la gemme entre ses crocs pour qu’elle s’y loge dans son ventre, et d’y tromper le clerc présent par un sortilège. Le ligre était très réticent à l’idée de commettre un tel acte de sacrilège, mais fini par accepter, si ce plan avait la moindre chance de fonctionner.
Il entra alors par effraction, et usa de son pouvoir pour se faire passer pour un des religieux présents qu’il avait pu apercevoir auparavant, avant de parvenir à la salle d’embaumement. Profitant du moment de la solitude du lieu, il trouva bien vite le cadavre de Fand, et s’y approcha. Quel choc ! Autrefois, si belle, la mort avait défiguré les traits de la demoiselle. Sa beauté s’était fanée, son pelage autrefois sainement doux et brillant était terne, décoiffé et rêche et son visage était insoutenablement inerte et déformé par la rigor mortis. De plus, le nez fin du ligre percevait les odeurs caractéristiques de la viande en décomposition, malgré l’odeur des baumes servant à masquer cet inconfort. Il doutait que l’artifice de son frère fonctionna à présent que le corps semblait en si mauvais état, probablement définitivement détérioré. Mais il était arrivé trop loin pour ne pas accomplir sa promesse, et il glissa entre les lèvres de la féline la gemme impie, enfonçant de son index et son majeur dans la gorge le réceptacle des pouvoirs blasphématoires de son frère.
Si au départ, il n’y eut aucun semblant de réaction, Cadeyrn perçut une vibration et une pulsation émaner du corps de Fand, pris alors d’une soudaine chaleur, faisant oublier la froideur mortelle qui s’était emparé de la jeune femme. Puis les muscles de son ventre se contractèrent, et Fand se redressa, en position assise. Cadeyrn s’était immobilisé, incrédule, et un sourire d’excitation marqua son visage… Avant qu’il se rende compte de quelque chose qui n’allait pas. Inexpressif, le regard louchant de Fand, et surtout son torse creusé, qui n’avait pas l’air de s’emplir d’air… Il y avait définitivement quelque chose qui n’allait pas. Cadeyrn s’approcha de Fand pour l’attraper par les bras, lui demandant si cela allait, avant qu’elle ne le frappe d’une force insoupçonnée et le projette contre le meuble le plus proche. Effaré et criant de douleur, le noble découvrant devant lui Fand se redresser sur ses deux jambes, dans une posture arquée. Ses griffes à ses mains et ses pieds étaient sorties et chaque pas la rapprochant de lui cliquetaient sur le sol marbré. Son regard était à présent animé d’une haine froide et meurtrière alors qu’elle levait sa main dans l’air, prêt à l’abattre sur le félin, dont les os craquaient alors qu’ils se déformaient pour lui donner une apparence plus primale, plus fatale, comme si ces griffes devenaient plus longues, comme des faux. Son instinct de survie prenant le pas, Cadeyrn se roula sur le côté et se redressa pour faire s’enfuir de la pièce, avant de se retrouver pris en sandwich entre la créature cauchemardesque et les prêtres qui avaient accourus face au boucan.
Au final, les prêtres de Loïka intervinrent et neutralisèrent la créature, alors que Cadeyrn fut saisi et emmené à la milice, accusé d’intrusion non autorisée dans le temple et surtout de nécromancie. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il soit emmené à Risua pour y être jugé, sans avoir pu revoir entretemps sa famille. Là, il fut défendu par un avocat désigné par le juge, et il eut très vite le choix entre la condamnation la plus grave ou tenter de prouver son innocence en vendant son frère. Mais Cadeyrn aimait trop son frère pour le voir à sa place. Il ne voulait pas non plus risquer toute la ruine sur sa famille et pour cela, il devait être le seul à endosser le crime et inventant un motif pour être certain que son frère ne soit pas éclaboussé, comme la jalousie et la haine qu’il aurait pu éprouver jusqu’à profané le cadavre de sa belle-sœur, se faisant passer pour un monstre. Il failli d’ailleurs presque par être exécuté, si son avocat n’avait pas été suffisamment bon et intelligent pour appeler au calme et de rappeler que la solution de l’esclavage était tout à fait viable pour lui par l’usage d’une menotte enchantée permettant de s’assurer du contrôle des pouvoirs du garçon par leur détection ainsi que la possibilité de punition instantanée par l’usage d’un mot de commande.
L’affaire fut donc réglée, et Cadeyrn fut mis aux fers avant d’être vendu à un marchand d’esclave qui espérait tiré de lui un bon prix de par ses origines nobles.
- Nouvelle existence:
Plusieurs années passèrent, jusqu’à ce que Cadeyrn eût vingt-cinq ans. L’esclavage l’avait rendu presque méconnaissable : autrefois gras et l’air affable, le ligre avait perdu toute sa graisse pour laisser apparaître une silhouette fine et musclée. Son caractère affable et son air souriant habituel, avaient été affectés également. Regrettant ses belles années, sa famille et le nom qu’il avait perdu, le félin avait un regard souvent perdu dans ses pensées. Les années difficiles qu’il avait vécu avait malgré tout raffermi son caractère et ses ambitions, sachant désormais ce qu’il voulait dans sa vie : retrouver un semblant de la vie qu’il avait perdu et sa liberté.
Les premières années furent les plus dures pour lui : encore grassouillet et invendable, les gens ayant encore en tête le procès, son maître qui était incarné par le marchand qui l’avait acheté se vengea sur lui, abusant du mot de pouvoir, car il avait l’avantage d’être très douloureux, en même temps de ne laisser aucune trace sur son corps, qui aurait pu diminuer sa valeur. L’éduquant ainsi, Cadeyrn fut puni au moindre écart, au moindre mot dit de travers ou même au moindre regard, alors qu’il faisait les tâches les plus basses et les plus avilissantes possibles dans ce commerce, avant d’être finalement acheté par un bourgeois qui ne l’avait sans doute pas reconnu ou qui s’en fichait.
Cadeyrn vécut un petit temps chez cet homme, assez pour se faire un avis de la médiocrité d’un tel personnage et de ses goûts particulièrement prononcés pour l’alcool. Certains soirs, il lui arrivait de battre ses esclaves, presque jusqu’à mort. Cadeyrn fit vite profil bas durant ces soirées pour ne pas en être la cible, mais un jour il lâcha un commentaire désobligeant et l’homme s’en prit directement à lui. Après avoir essuyés plusieurs coups, fortement blessé et craignant pour sa vie, l’ancien noble finit par utiliser son pouvoir pour faire apparaître une vision d’horreur devant l’homme qui fut pris d’un tel effroi qu’il prit la fuite, le temps de décuver. Le lendemain, Cadeyrn se retrouva chez un nouvel esclavagiste. Son maître ne comprit jamais ce qu’il se passa, pensant à une malédiction, et vendit l’esclave sans manifester se fait pour gagner le plus d’argent possible.
Cependant, Cadeyrn était blessé d’une côte brisée, et il fallut quelques temps pour qu’il récupère totalement, malgré les soins apportés et qu’il puisse être remis en vente et aux tâches physiques. Il fut alors à nouveau acheté dans une famille libertine, dont le fils, à peine moins âgé que lui aimait à se vautrer dans la luxure avec différents partenaires de différents sexes. Au départ, le jeunot était surtout intéressé par des personnes consentantes, mais il arriva bien vite à un moment où il s’intéressa à l’esclave, qui avait désormais une carrure plus avenante que son ancien lui, alors qu’il était encore parmi les nobles. Si au départ, le garçon lui demanda s’il était intéressé et qu’il déclina, il arriva un moment où le garçon ne tint plus et lui ordonna de le retrouver dans sa chambre durant la nuit. L’hybride comprenant ce qu’il allait se dérouler, entrouvrit la porte, et utilisa son pouvoir contre son maître, pour la deuxième fois.
C’est ainsi que l’ancien noble se retrouva à nouveau vendu et bientôt une aura de mystère et des rumeurs sur lui circulèrent, comme quoi il serait un esclave maudit et qu’il apporterait la ruine aux maîtres qui l’achèteraient. Alors que de son côté, fort de ses expériences, il apprit à devenir plus exigeant envers ses maîtres, et cherchait à dissuader tous ceux qui ne lui revenait pas et de chercher à se vendre à ceux qui l’intéressait. Plusieurs fois acheté, jamais satisfait, il finit par échouer dans une maison d’esclaves un peu paumée, et il était sur le point de désespérer de tomber sur un propriétaire qui mériterait son respect.
CODAGE PAR DITA | EPICODE
Dernière édition par Cadeyrn le Sam 12 Nov - 10:55, édité 8 fois |
| | | Van Agnir
Crédit avatar : Pacelic Messages : 587 Date d'inscription : 15/08/2015 Localisation : Risua (sauf mission)
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Feuille de personnage Age: 24 ans Métier: Aventurier Double compte: Rune Malgovan, Adalbert Vignevaux
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 1:02 | |
| Bon, bah je vais me mettre au boulot. Vu la longueur, tu devrais avoir une réponse sous deux à trois semaines. Ouvrées. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 1:04 | |
| Prends ton temps, je ne suis pas pressé. Désolé pour avoir fait dans l'excès de zèle, j'ai pas pu m'empêcher d'être assez exhaustif sur le personnage. |
| | | William Steelfire
Crédit avatar : NullGhost Messages : 659 Date d'inscription : 30/04/2015 Localisation : à Risua
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Feuille de personnage Age: 26 ans Métier: Aventurier et ancien forgeron Double compte:
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 10:12 | |
| BON !
Je suis content que tu ais décidé d'enlever le superflu. Une fiche doit être pertinente, pas exubérante.
Mais sinon c'est très très bien écrit hein ! Et très intéressant aussi ! Je te donne une validation, il n'y a pas de problème évidement. | |
| | | Angélique Feather-Krel
Crédit avatar : Felinar Messages : 236 Date d'inscription : 20/08/2016 Age : 27
Feuille de personnage Age: 27 Métier: Duchesse, Directrice de l'Orphelinat et maman aimante. Double compte: Drah/Rakya
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 11:26 | |
| Bon courage pour ta fiche pitit félin. | |
| | | Ayumi Blaz
Crédit avatar : Rotarr Messages : 752 Date d'inscription : 26/11/2015 Age : 32 Localisation : dans Risua
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Feuille de personnage Age: 19 Métier: esclave Double compte: Méphisto Ruthven, Sélène Keïrsos
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 11:50 | |
| Une question, c'est le DC de qui ? | |
| | | Kad Sahar
Messages : 414 Date d'inscription : 09/08/2015 Age : 33 Localisation : Côte de Jhess
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Feuille de personnage Age: 18 (né le 04/05/210) Métier: Aventurier (apprenti) Double compte:
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 11:57 | |
| C'est le mien, j'avais fait une demande à la boutique, mais j'avais trainassé un peu avant de le faire ^^' | |
| | | Ayumi Blaz
Crédit avatar : Rotarr Messages : 752 Date d'inscription : 26/11/2015 Age : 32 Localisation : dans Risua
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Feuille de personnage Age: 19 Métier: esclave Double compte: Méphisto Ruthven, Sélène Keïrsos
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 12 Nov - 12:55 | |
| Ah ok, au moins, tu ne sort pas un petit truc ^^ Sinon, c'est possible d'avoir en magie mineur une spécialisation de le majeur ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 3 Déc - 11:35 | |
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave Sam 3 Déc - 12:00 | |
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| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Fiche de Cadeyrn, esclave | |
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| | | | Fiche de Cadeyrn, esclave | |
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